genre: trash, extrême, pornographique (interdit aux - 18 ans)
année: 1982
durée: 53 minutes
l'histoire : Après un repas copieusement arrosé, trois amis chasseurs très éméchés violent une jeune femme qui était tombée en panne de voiture sur un chemin forestier. Celle-ci se rebelle et parvient à blesser l'un des individus. Alors qu'ils se lancent à ses trousses, ils rencontrent en chemin des transsexuels qui ont eu la mauvaise idée de travailler dans le coin.
La critique :
Amis de la délicatesse et du "prout prout caca", je vous salue bien bas. Avant tout, je tiens à conseiller à ceux qui sont sur le point de passer à table, de reporter à plus tard la lecture de cette chronique sous peine de couper l'appétit. Ceci étant précisé, je vous propose de découvrir Corps de Chasse, une oeuvre légère et parfumée, signée Michel Ricaud. Immense réalisateur au demeurant, au palmarès duquel on peut retrouver des films exquis tels Les Putes de l'Autoroute, Elle préfère les vieux, ou encore Allô Fantasmes Ici Docteur. Tout un programme !
Un vrai poète ce Michel ! Trêve de plaisanterie, je vous préviens d'entrée : Corps de Chasse, c'est du trash à un niveau surpuissant. En effet, en moins d'une heure, ce moyen métrage accumule des scènes toutes plus gerbantes les unes les autres.
Cependant, nous nous trouvons bien en présence d'un incroyable navet. La réalisation est d'une nullité pathétique. L'interprétation se vautre dans un amateurisme lamentablement affiché. Quant au scénario, il navigue aux confins de la crétinerie la plus redoutable. Alors pourquoi ce film a-t-il les honneurs d'un article sur Cinéma Choc ? Ben, justement... Parce qu'en matière de choc, c'en est un (et un maousse) et qu'on n'a jamais fait plus dégueulasse dans le cinéma hexagonal, ni avant ni après.
Corps de Chasse est d'abord et surtout connu (dans les milieux spécialisés) pour son final apocalyptique sur lequel je reviendrai. Un final si écoeurant que les estomacs sensibles seront mis à très rude épreuve. Pour le reste, l'intelligence du film est proportionnelle à celle de son réalisateur, qui a trouvé le moyen de se noyer aux Seychelles, lors d'un mini tsunami qui déclencha des vagues de 70 centimètres de haut.
L'histoire est véridique. Le pauvre homme (mais il faut être con quand même) cassa donc sa pipe en 1993, à l'âge de 48 ans. En 1982, le porno français est orphelin de sa plus grande star, Brigitte Lahaie qui, lassée par trois ans de parties de jambes en l'air, est partie à la retraite. Michel Ricaud, lui, arrive sur le marché suivi d'une flopée de cinéastes (un bien grand mot) fauchés et sans talent, lancés dans une surenchère sexuelle comme il était courant d'en faire dans ces années d'avant sida.
Résultat de cette course à l'échalotte : un objet mutant nommé Corps de Chasse, si abject, si dégradant, qu'il n'est pas prêt d'être détrôné au sommet de la pyramide de l'immonde. Atttention SPOILERS ! Trois amis chasseurs arrosent copieusement leur repas du dimanche.
A table, ce ne sont que jeux de mots grivois et insultes proférées à l'encontre des femmes. Tous se retrouvent tellement bourrés qu'ils urinent sur les plats en chantant des chansons paillardes. D'un pas hésitant, ils partent dans la forêt pour une partie de chasse qui s'annonce épique, vu leur état d'ébriété. L'alcool ayant sérieusement échauffé les esprits, nos trois acolytes en viennent aux mains puis se séparent. A défaut de trouver du gibier, l'un d'eux se rabat sur une jeune femme imprudente qui avait embourbé sa voiture dans un fossé à quelques centimètres de là.
Ni une ni deux, il la viole outrageusement. Pourtant, celle-ci, dans un rélfexe d'autodéfense, parvient à saisir sa carabine pour lui loger une balle dans les parties sensibles (A ce propos, le bout de sexe que l'on voit tomber par terre est à hurler de rire tant la séquence est mal réalisée), avant de prendre la fuite à travers les bois.
Alertés par les cris de leur copain, les deux autres gusses rappliquent aussitôt pour lui prêter main forte. Le trio tombe alors sur deux transsexuels qui tapinaient dans les bois. Alors que le chasseur se lance à la poursuite de son agresseuse, les autres ramènent les deux transsexuels au château avec la ferme intention de prendre du bon temps. Aïe, aïe, aïe... Mes amis, croyez-moi, rien de tel qu'une petite virée à la campagne pour vous revigorer les sens. Suivez donc Michel Ricaud dans sa balade bucolique.
Le réalisateur met à votre disposition un cadre champêtre où s'ébattent de joyeux acteurs fortement membrés, une action intense et des dialogues finement ciselés, tout en délicatesse : "Atttends salope, tu as eu droit à la vidange. Maintenant, je vais te faire le plein !". Ah, c'et beau comme du Jean d'Ormesson ! Bref, Corps de Chasse a tout pour vous faire passer une heure inoubliable de poésie.
Difficile de parler de ce film sans pratiquer un minimum de dérision. Peut-on appeler "ça" un film par ailleurs ? Plus sérieusement, Corps de Chasse commence un peu comme le sketch des Inconnus, "La galinette Cendrée", pour finir en une épouvantable orgie primitive. Cette chose filmique est tout simplement dégueulasse et je pèse mes mots. Et pour justifier mes propos, voici un aperçu de joyeusetés qui sont au programme : lubrification anale à l'huile de vidange, fellation sur un sexe imprégné d'excréments, chenille humaine sodomite où les hommes et les transsexuels s'emboîtent gaiement, violente introduction anale sur un transsexuel par un cor de chasse (d'où le titre du film) dans lequel un chasseur pisse abondamment ; et bien sûr, le fameux final dont je vous parlais en début de chronique.
Un final où une pauvre fille, avant d'être achevée d'une balle dans la tête, sera recouverte de sperme et de vomi (les aliments déglutis sont filmés en très gros plans...).
Je vous avais prévenus... Clairement, cette scène est l'une des plus ignobles jamais montrées à l'écran. Avec Corps de Chasse, Michel Ricaud a le mérite (!) d'afficher la couleur d'emblée. Inutile d'y rechercher l'hypothétique excitation provoquée par un film X normalement "constitué". Le réalisateur veut choquer, écoeurer jusqu'à la répugnance. Pour cela, il aligne gratuitement des scènes toutes plus dégrandantes les unes que les autres, qui enlèvent aux acteurs (et aux spectateurs) le minimum de dignité qui leur restait. Sommet nauséabond de la carrière peu glorieuse de Michel Ricaud, ce porno méga crade insulte le Septième Art, et fait franchement honte au cinéma français.
En temps normal, j'aurais classé sans hésiter cette bouse infâme dans la cétégorie des énormes navets, mais ce film est tellement excessif qu'il fait réfléchir, certes bien malgré lui, sur la perversité dont l'homme est parfois capable.
Note : ?
Inthemoodforgore
un lien pour voir le film : http://fr.xhamster.com/movies/858625/les_corps_de_chasse.html