« Il reste des villages extrêmement isolées et difficiles d'accès qui ont encore besoin d'une assistance d'urgence en termes médical, mais aussi alimentaire et d'accès à l'eau. Il faut apporter rapidement une solution à ceux qui n'ont plus d'endroit où vivre et aider ceux qui ont été traumatisés psychologiquement. En dehors des zones isolées, nous sommes en train de sortir de la phase d'urgence, et il faut d'ores et déjà penser à la reconstruction » souligne Martin Rosselot, directeur des opérations ACF au Népal. La tragédie qui s'est déroulée le samedi 25 avril a touché tous les Népalais. Mais au-delà du drame collectif se jouent les drames individuels : les personnes affectées par le séisme se comptent par dizaines de milliers et il est important de les accompagner psychologiquement afin qu'elles puissent surmonter les traumatismes auxquelles elles font face. A ce jour, 284 000 maisons ont été entièrement détruites par le tremblement de terre, laissant autant si ce n'est plus de familles sans toit, à quelques semaines de la saison des pluies.
Action contre la Faim s'est donc rapidement positionnée pour venir en aide aux personnes nécessitant un accompagnement psychologique. A Katmandou, les équipes font du soutien et du conseil psychologique dans deux hôpitaux de la ville. « Les personnes que nous voyons n'avaient déjà pas beaucoup de ressources avant le tremblement de terre. Elles ont été touchées dans leur propre chair et ont tout perdu. Certaines femmes viennent tout juste d'accoucher et ne savent pas où aller une fois sorties de l'hôpital. Comment peuvent-elles se reconstruire et en même temps continuer à prendre soin de leurs enfants sans accompagnement ? » questionne Francesca Corna, psychologue envoyée en urgence au Népal. La situation dans la capitale s'est cependant normalisée ces derniers jours. Les camps de personnes déplacées se vident peu à peu, et ceux qui ont encore leur maison y retournent. L'accès à l'eau et à la nourriture est facilité par les nombreux acteurs humanitaires présents.
Pour une grande majorité de personnes, la nourriture et l'eau restent accessibles, et les marchés sont en train de rouvrir très rapidement. Dans les zones rurales, notamment le Sindhupalchok et Nuwakot où se sont rendues les équipes d'ACF, les gens ont réussi à préserver partiellement ce qui leur permet de vivre au quotidien : une partie du bétail, des outils pour l'agriculture, certains points d'eau. La réponse d'ACF se concentrera donc rapidement sur la reconstruction et le rétablissement des moyens de subsistance des personnes affectées. « La saison des plantations doit être sécurisée pour les agriculteurs. Les gens doivent retrouver rapidement les moyens de vivre au quotidien, c'est pourquoi nous envisageons une réponse flexible en les rémunérant directement pour qu'ils reconstruisent ce qu'ils ont perdu. La réhabilitation des infrastructures d'eau et d'assainissement endommagées reste une priorité » explique Chiara Saccardi, coordinatrice des opérations d'urgence. Les équipes spécialisées en nutrition ont également commencé à travailler dans le district du Sindhupalchok, où elles dépistent, prennent en charge et traitent les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère.
En parallèle, la réponse d'urgence d'ACF continue à cibler les personnes les plus vulnérables vivant dans les zones isolées. Des distributions de bâches en plastique pour s'abriter, de kits de première nécessité ainsi que des interventions monétaires directes sont en cours.
Porte-parole joignables à Paris et au Népal Contact : Karima Zanifi – 01 70 84 72 37 / 07 60 56 07 16