Encore la réforme du collège

Publié le 08 mai 2015 par Triton95

Je suis plus circonspect sur ce point d’histoire, sur lequel les medias insistent beaucoup trop. A notre époque, nous apprenions aussi l’apparition de l’islam en 5ème, et il me semble important que les élèves connaissent la colonisation arabe, puis ottomane, qui précéda celle des français et des anglais. Ces deux empires immenses et qui ont duré doivent être mieux connus. On apprend de toute façon le christianisme en 6ème : lors d’une réunion de classe de ma fille, un prof avait expliqué aux parents que les enfants allaient étudier le christianisme et la bible, et un père arabe s’en était ému, mais le prof lui avait expliqué que l’on étudierait ensuite l’islam et le coran dans le cours du collège.

Ce que je trouve beaucoup plus grave, c’est la suppression des classes européennes et bilangues, qui permettaient de sauver l’école publique. Ce que montrent les statistiques de Ménard, maire de Béziers, ce qu’il a sous les yeux, ce qu’il ne sait pas lire de ces statistiques sur la fréquentation de l’école publique, c’est que s’il y a 60% de musulmans dans le public (il n’a pas étudié le privé, où 50% des élèves vont à Béziers), c’est parce que l’école publique n’accueille plus que les enfants pauvres, et les classes moyennes vont dans le privé.

Les classes bilangues constituaient un moyen de retenir des enfants des classes moyennes dans le public, en leur offrant un enseignement un peu plus soutenu, constituer des « bonnes classes » en quelque sorte. Le collège est le cimetière des enfants fragiles, et ces classes ont été le seul moyen de mettre un peu de qualité dans l’école publique. Les enseignants du public, qui mettent tous leurs enfants dans le privé, ont dénoncé cet élitisme, qui les privait d’une juste répartition égalitaire des bons élèves dans toutes les classes, et ont fini par obtenir la fin de ces classes bilangues, sans être capables de comprendre qu’ils allaient encore accélérer le siphonnage des bons élèves de l’école publique par le privé.

A droite on dénonce la réforme de Vallaud-Belkacem, mais il me semble qu’il y a une plus grande sincérité, moins politicienne, et que l’on a compris l’ampleur des dégâts qu’allait causer à l’école publique,une telle réforme. Casser ce qui fonctionne correctement n’est pas la preuve d’une bonne vision des choses.