Parlons un peu cosmique chez Dc, avec une bonne idée à transmettre aux responsables éditoriaux Urban Comics. Et si nous retrouvions en librairie deux aventures capitales dans l'histoire de Green Lantern, à savoir les Aubes d'émeraudes que nous devons à Keith Giffen? Voici ce dont il s'agit : Au début des années 90, la grande mode des « Year one » n’existait pas encore chez DC Comics. Autrement dit, ces histoires relatant les premiers pas des principaux super héros de la maison d’édition n’avaient pas encore de ligne éditoriale définie. Ce qui n’empêcha pas Keith Giffen d’anticiper sur les temps, afin de relancer aux yeux du grand public la figure de Green Lantern, sorte de sheriff cosmique tirant son pouvoir d’un anneau, et d’une batterie qui le recharge, en forme de lanterne justement. Ces attributs lui sont conférés par un alien, membre du Corps des Green Lantern ( ils sont des milliers à patrouiller dans tous le cosmos… ) qui s’écrasent sur notre planète, et choisit Hal Jordan simple pilote d’essai dans l’aéronautique pour lui succéder. La vie de Hal a tendance à partir en sucette : il est orphelin de père ( qui s’est écrasé lui aussi, et sous ses yeux ! ) et vient de provoquer un grave accident de la route après avoir conduit en état d’ivresse, qui envoie un de ses meilleurs amis sur une chaise roulante. De là un des grand thèmes récurrents de la bd superhéroïque : le dépassement de soi, l’altruisme, affronter ses démons et triompher. On ne compte plus le nombre de drames familiaux qui sont à la base d'une vocation. Si vous êtes nés dans une famille heureuse et sans histoires, vous pouvez remiser au placard vos ambitions de sauver le monde. Mais Hal va remonter la pente. Pour maîtriser l’anneau, il faut une grande probité et une force morale inébranlable. Emerald Dawn retrace donc les premiers pas de Jordan sous le masque et le costume de Green Lantern, ses premières incursions sur Oa, la planète des Gardiens ( les véritables patrons des Green Lantern, vieux sages qui gèrent cette police de l’espace ) et sa réhabilitation progressive aux yeux de son entourage.
Une initiation qui est croquée par Mark Bright, sans grands défauts ni coups de génie, avec trop souvent des fonds de cases plutot pauvres et des couleurs un peu trop chargées. Ensuite, dans Emerald Dawn II, Giffen nous narre cette fois la première rencontre entre Hal Jordan et son ennemi juré, Sinestro. A l’époque, ce dernier, lui aussi membre des Green Lantern, a la devoir d’instruire et guider le terrien vers une ultérieure connaissance des devoirs qu’impliquent son nouveau rôle. Mais son délire de puissance et sa passion maniacale de l’ordre en ont fait un dictateur exécré sur sa planète natale, ce qui ne peut bien entendu que déplaire à notre bon Hal Jordan, boy scout à ses heures perdues. Sinestro, et son visage rose foncé, a fait du chemin depuis, et on ne pourra que s'en féliciter pour le pathos des séries "Green Lantern". Le personnage est ici bien campé et ses motivations tout comme ses limites apparaissent toujours d'actualité, à une ère où le débat entre liberté individuelle et besoin de sécurité fait couler autant d'encre (Civil War chez Marvel ne parle que de cela, finalement). Ces deux ouvrages, illustrés de manière classique pour l'époque, sans grandes fioritures par Bright et Owsley, entre autres, sont les deux compagnons indispensables de tous ceux qui souhaitent remonter aux sources du mythe Green Lantern, sans pour autant devoir retrouver et assimiler les vieux épisodes du Silver age des comics, qui narraient des origines sensiblement différentes et très «old school». C’est la seconde partie, et le duel avec Sinestro, qui vous réjouira encore plus, surtout si vous avez suivi les récentes aventures cosmiques liées à l'univers des lanternes aux multiples couleurs, et la nouvelle série régulière consacrée à l'instructeur d'Hal Jordan. Le succès rencontré lors de la publication des ces "aubes d'émeraude" a permis l'éclosion d'une nouvelle génération de lecteurs des aventures de Green Lantern, autant de fidèles qui sont à la base des petites pépites d'aujourd'hui. Le jour où ces histoires débarquent en Vf, vous pouvez vous fier et sortir la carte bleue.
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