Tout à l’heure, j’ai regardé un reportage du magazine On n’est pas des pigeons (RTBF). Il parlait des méchantes taupes qui dévastent nos jardins sans qu’on puisse y faire grand chose. Il y a bien sûr des tas de trucs de grands-mères, mais qui soit n’ont aucun effet (bouteille au fond percé, morceaux de verre…) ou soit n’ont qu’un effet répulsif passager (ultrason, urine…). Bref, pour l’émission, une seule solution : faire appel à un taupier professionnel qui coûte bien cher, mais qui garantit les résultats.
J’avoue que tout cela m’a surpris. D’abord, j’ai été étonné d’entendre que ce serait durant cette période de l’année que les taupes attaqueraient nos jardins avec leurs horribles taupinières. Moi, c’est plutôt en automne ou en hiver que ça se passe ! Mais bon, c’est sans doute mon jardin qui est bizarroïde.
Puis, et surtout, j’ai été étonné – pour une émission censée défendre les consommateurs – d’entendre que la seule solution efficace serait de faire appel à un taupier professionnel, ayant suivi pas moins de 3 ans d’études (sic) ! Que va faire ce taupier professionnel : creuser des trous dans les galeries principales et y placer des pièges – il y en a divers modèles – puis attendre qu’une taupe (ou un campagnol) passe par là et vienne inexorablement se faire prendre. Ça marche, c’est sûr.
Mais faut-il pour autant passer par un taupier professionnel ? Il suffit pourtant d’acheter un piège à taupe dans n’importe quelle bonne quincaillerie. Ça coûte une dizaine d’euros. Il suffit alors de repérer une galerie principale (c’est-à-dire où visiblement la taupe passe souvent), de creuser un trou en travaillant avec des gants (pour limiter les odeurs humaines), de tendre le piège, de le placer en recouvrant grossièrement de terre et puis d’attendre que la taupe vienne taper sur la pièce qui retient la pince pour sentir délicatement les crocs se refermer sur elle, sans aucun espoir de rémission. Normalement une nuit suffit. Si la taupe n’est pas passée par là, c’est qu’elle a compris l’astuce et qu’il faut placer le piège ailleurs.
Et alors, quand la pince s’est refermée, il ne reste qu’une taupe morte ! Ce n’est jamais avec plaisir que j’enlève le piège en prenant soin de laisser la taupe sous terre. Non seulement, cela lui fait une sépulture respectable, mais en plus, son odeur va décourager les autres taupes. Et on est alors reparti pour une saison sans taupe. Si par hasard elles reviennent, on recommence !
Au bout du compte, ma véritable question est de savoir pourquoi cette émission On n’est pas des pigeons n’a pas parlé de ces pièges privés et économiques. Est-ce parce qu’ils pensent qu'On est des taupes ?