Le budget 2015 du Nigeria prévoit 100 milliards de nairas (447
millions d'euros) au titre des subventions aux carburants, soit une
baisse de 90 % par rapport à 2014. Une précédente tentative de
suppression des subventions, en 2012, avait provoqué une vive réaction
de la population.
Cinq mois après sa présentation devant les députés, le budget 2015 du
Nigeria vient d'être approuvé par le Parlement. Surprise : l'enveloppe
des subventions aux carburants est en recul de 90 % cette année,
conséquence de la chute des recettes publiques (estimée à 50 %)
entraînée par le recul des cours du pétrole. Le Parlement a approuvé la
réduction de ces subventions à 100 milliards de nairas (447 millions
d'euros) pour 2015, a déclaré Ngozi Okonjo-Iweala, la ministre des
Finances, rapporte l'agence Reuters. Elles dépassaient 1 000
milliards de nairas l'an dernier. Les législateurs ont par ailleurs
approuvé 45,5 milliards de nairas pour les subventions au kérosène (très
utilisé par les ménages nigérians).
En novembre dernier, le gouvernement nigérian sortant avait
annoncé son intention de réduire graduellement les subventions aux
carburants à 408,68 milliards de nairas en 2016 et 371,18 milliards en
2017. Le parlement a semble-t-il choisi d'aller plus vite.
Or, cette décision intervient alors que les plus grandes villes
nigérianes subissent une grave pénurie d'essence, répercussion des
retards de paiement des subventions consenties précédemment aux
importateurs de pétrole, de la chute du naira et des difficultés d'accès
au crédit. Début mai, les retards de paiement du gouvernement aux
importateurs s'élevaient à 200 milliards de Naira (894 millions
d'euros), explique Dolapo Oni, spécialiste de l'énergie chez Ecobank,
contacté par Jeune Afrique.
Capacités
Premier producteur de pétrole du continent, le Nigeria dispose
d'assez faibles capacités de raffinage et reste entièrement dépendant
des importations d'essence pour sa consommation estimée à 40 millions de
litres par jour.
Une précédente tentative de suppression des subventions, menée en
2012 par le gouvernement du président Goodluck Jonathan et visant à
doubler le prix du litre d'essence de 65 nairas à 150 nairas, avait provoqué une vive réaction de la population et entraîné une grève nationale de huit jours. Le gouvernement avait dû restaurer une partie de ces subventions pour mettre fin à la grève.
Source : JeuneAfrique