Jean-Pierre Pécau, Fred Duval et Colin Wilson – Wonderball, Le chasseur

Par Yvantilleuil

J’étais totalement passé à côté de ce titre issu de la collection Série B de Delcourt, mais la sortie d’un pack reprenant les deux premiers tomes à prix réduit m’a incité à combler cette lacune.

Le récit débute en août 1983 par une tuerie dans les rues de San Francisco. Ce sont pas moins de neuf victimes qui gisent sur le sol au moment où l’inspecteur Spadaccini débarque sur les lieux du crime. D’après les douilles abandonnées sur le toit d’un immeuble par le tireur d’élite, l’arme utilisée semble être un Carnaco, un fusil rendu célèbre par Lee Harvey Oswald lors de l’assassinat de Kennedy vingt ans plus tôt. De quoi réveiller des vieux souvenirs chez l’inspecteur…

Le héros de cette saga est un flic solitaire aux méthodes musclées, surnommé Wonderball par ses collègues, en raison des friandises en chocolat du même nom, dont il se gave à longueur de journée et qui ressemblent à un Kinder Surprise. Il ne faut que quelque pages pour s’attacher à ce « Dirty Harry » qui fout le bordel partout où il passe, mais qui excelle dans son métier de policier. Au fil des pages, le lecteur en apprend d’ailleurs un peu plus sur ce dur à cuire qui a été trompé par sa femme et qui a un passé au sein des Marines.

Si l’enquête de Spadaccini est jonchée de cadavres, elle cache surtout bien des mystères qui contribuent à captiver le lecteur. D’une machination impliquant la création d’un super-soldat à l’énigme qui entoure l’assassinat de Kennedy, en passant par cette organisation secrète qui semble suivre notre héros à la trace, les auteurs livrent une intrigue particulièrement prenante, pourvu d’un cliff-hanger efficace qui donne envie de découvrir la suite au plus vite.

Visuellement, l’australien Colin Wilson (Du plomb dans la tête, La Jeunesse de Blueberry) distille une ambiance sombre et glauque, qui accompagne avec brio ce polar qui nous plonge dans les bas-fonds de San Francisco des années 80.

Vivement la suite !