A l’occasion de la sortie en poche chez Pocket de La Clé de Salomon, quelques lecteurs ont pu assister, le 5 mai dernier à une rencontre entre José Rodrigues Dos Santos et son éditrice Isabelle Chopin. L’occasion, pour les lecteurs, de poser à l’auteur portugais toutes leurs questions à propos de son roman.
Dans celui-ci, l’auteur de thriller met en scène Tomas, personnage que les lecteurs avaient déjà pu rencontrer dans La Formule de Dieu. Cette fois-ci, il est accusé d’avoir tué le chef de la CIA. Pour prouver son innocence, le cryptologue est contraint de mener l’enquête lui-même sans se douter que découvertes scientifiques et théories existentielles sont au programme de cette enquête haletante. Casser les vérités préétablies comme marque de fabrique Enthousiastes, les lecteurs se sont empressés d’interroger José Rodrigues Dos Santos sur ce qui semble être sa marque de fabrique : sa volonté de bousculer les idées préconçues pour nous révéler une vérité plus étayée et appuyée par la science. C’est ce qui le passionne, répond-il : “découvrir les vérités cachées”. Chacun de ses romans est un défi qu’il se donne de faire connaître au grand public une découverte scientifique méconnue. Bien qu’il ait l’habitude d’utiliser le discours non-fictionnel en tant que journaliste et professeur d’université, José Rodrigues Dos Santos était gêné de ne pas pouvoir prouver toutes les informations qu’il enseignait. C’est de cette gêne qu’est née l’idée d’avoir recours à la fiction : dans ses romans, l’auteur est libre d’inventer une intrigue tout en révélant des vérités sur les grands mystères de l’univers. Dans ce rapport particulier entre la fiction et la vérité, la première est donc un instrument pour arriver à la seconde. Que se passe-t-il quand on meurt ? José Rodrigues Dos Santos révèle alors à ses lecteurs que chacun de ses romans naît d’une question existentielle. Que se passe-t-il après la mort ? L’âme existe-t-elle ? Voilà un aperçu des questions qu’il se pose dans La Clé de Salomon. Pour y répondre, il a évidemment fait appel à la science. Ses recherches l’ont ainsi conduit à s’interroger sur les expériences de mort imminente et l’ont amené à discuter avec le célèbre astrophysicien Hubert Reeves. C’est après que celui-ci lui ait suggéré de se pencher sur le théorème de Bell que l’écrivain portugais a compris quel était le rôle de la conscience : créer la réalité par l’observation. Et tandis qu’un lecteur souligne la place importante que prennent les démonstrations scientifiques dans ce roman, l’auteur nous explique que malgré la difficulté qu’il y a parfois à les présenter, il n’envisage pas de s’en passer. L’important est pour lui d’ôter tout mysticisme de l’esprit de ses lecteurs en prouvant la teneur scientifique des vérités qu’il présente. Dieu, la nature, les grandes questions Pour toutes ces questions qui restent sans réponse, pour toutes ces vérités scientifiques qui ne sont vraies que jusqu’à ce qu’on prouve le contraire, José Rodrigues Dos Santos nous dit qu’il y a la religion. Autre thème très présent dans ses romans et tout particulièrement dans L’Ultime secret du Christ, elle est devenue la réponse même à tous ces phénomènes que l’on ne peut pas comprendre. Reprenant Einstein et Spinoza, José Rodrigues Dos Santos nous suggère qu’il n’y a pas de séparation entre Dieu et le reste du monde, et que la meilleure façon d’avoir une réponse est donc de poser des questions à la nature : en parlant avec la nature, c’est avec Dieu qu’on parle. Et comme s’il voulait trouver une phrase pour définir cette rencontre, il nous rappelle ainsi que « pour chaque nouvelle réponse il y a dix nouvelles questions ». Tomas Fascinés par l’écrivain, les lecteurs ont tellement l’impression d’avoir face à eux Tomas, le personnage principal du roman, qu’ils lui demande où s’arrêtent les similitudes entre le personnage et son créateur. A cela, l’auteur répond qu’évidemment, tous ses personnages sont une projection plus ou moins consciente de ses désirs. Si les points communs entre lui et Tomas sont nombreux (même âge, même profession, même fougue lorsqu’il s’agit d’expliquer des découvertes scientifiques), ce n’est que dans un souci de facilité, nous dit-il. Tomas, créé pour Codex 632 (son nouveau roman autour de Christophe Colomb paru le 7 Mai dernier chez HC Editions et déjà paru en 2005 au Portugal) n’avait pas vocation à être repris dans un autre de ses romans. Lorsqu’il a finalement eu besoin d’un académicien pour La Formule de Dieu, c’est naturellement qu’il a pensé à lui : pourquoi imaginer un nouvel académicien ? Curieux, les lecteurs interrogent alors l’auteur sur la façon dont l’étape de recherche s’intègre à l’écriture de ses romans. Josée Rodrigues Dos Santos leur avoue alors que l’étape de recherche est déterminante dans son travail puisqu’elle lui permet d’abandonner les thèmes qui se trouvent être peu intéressants et d’en découvrir de nouveaux, plus riches. Ses idées d’origine ne sont pas toujours celles abordées finalement dans ses romans. Les historiens le détestent-ils parce qu’il remet en cause la vérité ? Un lecteur ose finalement poser la question qui brûle les lèvres de tous les autres : à force de remettre en cause “la vérité” , ne s’attire-t-il pas les foudres des historiens ? L’auteur lui répond alors que, dans un souci de vérité, il fait toujours relire ses livres par des spécialistes avant de les remettre à son éditeur. Pour La Clé de Salomon, il a ainsi fait appel à des physiciens qui l’ont aidé à vérifier qu’il n’y avait pas d’incohérence dans ses propos. Pour L’Ultime secret du Christ en revanche, la polémique n’a pas été avec les historiens mais avec l’Église. Bien que cette dernière ait beaucoup critiqué le roman, l’auteur souligne qu’elle n’a pas su dire où étaient les erreurs. Enfin, pour Codex 632, c’est auprès d’historiens qu’il a été vérifier la cohérence de ses propos… toujours dans cette même ambition de démystifier les idées préconçues. Sans manquer à la tradition, les lecteurs ont ensuite été faire dédicacer leur livre et échanger quelques mots (parfois en portugais) avec l’auteur. Découvrez La Clé de Salomon de Jose Rodrigues Dos Santos aux éditions Pocket. Crédit photo : Steve Wells