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L’étau du passé de Karen Harper

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Chronique réalisée par Aely NahAely Nah

:star: Les secrets de Cold Creek Tome 1 : L’étau du passé de Karen Harper

L’étau du passé de Karen HarperNombre de pages : 480 pages
Éditeur : Harlequin
Date de sortie : 1er mai 2015
Collection : Best-sellers
Langue : Français
ISBN-10: 2280331764
ISBN-13: 978-2280331760
Prix Éditeur : 7.90€
Disponible sur Liseuse : OUI

Lire un extrait du roman

Son résumé :

Cold Creek. Une petite bourgade perdue au cœur de l’Ohio, où Tess s’était juré de ne jamais remettre les pieds. N’est-ce pas ici, en effet, qu’enfant elle a vécu le pire des cauchemars ? Ici qu’elle a été enlevée, avant d’être retrouvée errant dans un champ après huit mois d’absence, le corps marqué par les nombreux sévices qu’on lui a infligés ? Un crime odieux dont, frappée d’amnésie, elle n’a gardé aucun souvenir, mais qui a changé sa vie à jamais. C’est donc la rage au cœur qu’elle est aujourd’hui de retour en ville, déterminée à vendre au plus vite la demeure familiale qu’elle a héritée afin de pouvoir, enfin, tirer un trait sur son passé. Quand Gabe McCord – son ami d’enfance devenu shérif – se présente à sa porte, porteur d’une terrible nouvelle, Tess comprend cependant que les choses ne vont pas être aussi simples qu’elle l’avait imaginé : vingt ans jour pour jour après son propre enlèvement, une autre fillette a été kidnappée. Et Gabe est convaincu que les souvenirs qu’elle a enfouis en elle sont la seule clé dont il dispose pour retrouver la petite disparue avant qu’il ne soit trop tard…

 Mon Avis :

Suite au décès de sa mère, Teresa, dite Tess revient à Cold Creek lieu de son enfance bouleversée. Elle ne pense y faire qu’un passage le temps de vendre la maison. Trop de mauvaises choses lui sont arrivées là-bas avec son kidnapping et sa disparition pendant près de huit mois lorsqu’elle n’avait que 6 ans. Elle n’en a aucun souvenir mais si sa mère a quitté ce lieu c’est bien pour ne pas avoir à y retourner.
On observe de suite l’hospitalité des petites villes américaines genre Wisteria Lane avec le passage dés les premiers jours des voisins proches pour amener qui, un gâteau, qui, un plat mais toujours les derniers ragots. Et du coup cela met le lecteur de suite dans l’ambiance.

Dès les premières pages nous apprenons une partie de l’histoire de Tess et de son enlèvement. Alors entendre parler des différents personnages qui entourent son ancienne vie nous interpelle déjà avec des questions : lequel est-ce? Qui est le kidnappeur? Et surtout pourquoi n’agit-il que tous les dix ans ?

Surtout que deux autres petites filles ont aussi disparues. Et l’une il y a seulement quelques jours.
Le retour de Tess va-t-il être synonyme de réminiscences ? De vengeance du kidnappeur envers la seule victime qui lui ait échappé?

Tess revient donc sur les lieux de son kidnapping dix-huit ans après. Sa seule motivation: vendre la maison que lui a léguée sa mère et retourner chez elle, à Jackson, pour créer une crèche moderne pour enfants. Car elle a fait son métier de son besoin d’aider les enfants, de les protéger et de les amener à grandir dans l’amour et loin du sentiment d’abandon qui la poursuit au peu de souvenirs qu’elle a de son enlèvement.
Car son problème est là : elle n’a aucune souvenance des 8 mois qu’elle a passé en détention. Seuls lui restent des terreurs nocturnes qui la réveillent en hurlant sans lui laisser aucun souvenir pour comprendre.
On la suit dans sa recherche d’acheteur pour sa maison puis dans une toute autre quête lorsqu’une nouvelle petite fille est enlevée sous le nez de ses parents. Le kidnappeur de Cold Creek a encore frappé.

Rester et se souvenir ou partir et oublier ?

Tess semble alors partagée entre son besoin de quitter cette ville aux mauvais souvenirs et celui de protéger en retrouvant la fillette afin qu’elle ne vive pas ce qu’elle a vécu. Car depuis son retour des bribes d’images, des pensées confuses se rappellent à elle à l’écoute de certains sons familiers. Et derrière la terreur que semble lui inspirer certains sons ou certaines images, elle veut être forte et forcer les souvenirs pour être une aide à la police et surtout au shérif Gabe McCord.

Le shérif, d’ailleurs est un personnage clé de ce roman puisqu’il était présent dix-huit ans plus tôt et qu’à son retour il est encore là mêlé aux événements.
Il était celui qui avait la charge d’elle et d’autres gamins à l’époque de son enlèvement.  Mais l’ado de treize ans dégingandé a bien changé. C’est maintenant un homme plus mature et surtout au charme viril indéniable. Charme auquel Tess ne semble pas vouloir résister. Il n’est plus ce gamin qui la taquinait et semblait de pas se rendre compte qu’elle voulait qu’il la voit. Depuis il a vécu son enlèvement comme un échec personnel malgré son jeune âge mais aussi la guerre en Irak. Il en est revenu avec ses propres traumatismes, ses propres cauchemars, ce qui le rend attachant et surtout plein de compréhension pour Tess. Il est aussi têtu, maître de lui et opiniâtre. Sa mission est de retrouver ces enfants kidnappées et pour cela il espère beaucoup de Tess mais ce n’est pas sans contrepartie. Il a besoin d’elle, c’est vrai, mais il sera là et fera tout pour elle aussi si elle en a besoin, par reste de culpabilité peut-être mais aussi pour d’autres raisons plus personnelles qui vont se développer au fil des pages.

A côté de cela nous avons aussi un personnage charismatique et assez flippant avec le chef de la communauté religieuse de l’Etoile lumineuse. Plus secte que communauté, les règles qui la régissent semblent troubles et obscures pour qui ne les soutient pas. De plus son « gourou » ne semble pas être très clair. Outre un physique qui met mal à l’aise, sa présence même est à elle seule une raison de gêne et de méfiance.

Des personnages troubles et inquiétants

C’est donc simplement mais de façon tacite que Karen Harper nous conduit dès le début à réfléchir et à imaginer tout un tas de scenarii, de coupables ou de mobiles.
En fait l’auteure sait y faire pour nous mener en bateau car à chaque action amenant du suspens elle laisse entendre que ses personnages ont des secrets. Même les plus sympathiques semblent cacher des choses, et selon l’angle d’attaque le lecteur peut avoir l’esprit en ébullition à imaginer le pire.
Tous semblent coupables ou avoir des liens cachés avec la justice.

Un coupable surprenant

Après de nombreuses circonvolutions autour du coupable, la découverte de celui-ci va être surprenante. Le talent de l’auteure, sa plume fluide et ses faux indices laissés ça et là ont tout fait pour nous lancer, tout comme le shérif, sur de nombreuses pistes.  Chacun semble pouvoir être soupçonné.

Entre le passé peu reluisant de Mr le Maire, les trafics de méthamphétamines ou ceux de médicaments, un gourou de secte très manipulateur, des problèmes de couples et de voisinage, Cold Creek a tout d’une grande. C’est ce qui va rendre ce roman prenant. Ce côté familial et rural tout gentil tout beau en apparence qui cache d’obscurs secrets et la même noirceur de l’être  humain que n’importe quelle grande ville.

Vous aviez aimé Twin Peak, ou Broadchurch pour le côté patelin américain brutalement jeté dans la tourmente? Alors Cold Creek devrait vous plaire. Enlèvement d’enfants, soupçons nouveaux à chaque page ou presque, la petite ville a ce côté rétro bien sous tout rapport qui cache malgré tout son côté sombre.


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