Les premiers à jubiler de cette involution : les journalistes qui multiplient les gros plans, les débats, les retours en triple couches sur les bruyantes tribulations de l’Elysée-Sarko-Show.
Les Américains ont eu leur Bush, innommable vulgarité politique pour les condescendants Français qui, pour une large moitié, ont porté au pouvoir celui dont il connaissait sans ombre le Cirque d’Etat permanent. Au premier rang, une droite traditionaliste qui, ces dernières semaines, plombent les sondages sur le Frénétique.
En outre, que le premier des Français verse dans le franchouillard mauvais ton relève presque de l’obsession consubstantielle à la fonction depuis la mort de Pompidou, et ceci avec la bénédiction implicite du peuple électeur. Plonger un peu dans les à-côtés comportementaux du fringant Giscard d’Estaing, souillant sa particule et son phrasé guindé sur l’estrade d’Yvette, l’accordéon en bandoulière pour se convaincre qu’il a quelque chose en lui de populeux, relativise le gainsbarrien « casse toi ! (…) Pauvre con » du sanguin Président.
L’Internet s’ébroue ou se goberge face à l’échange entre le citoyen de base qui, par une périphrase sans ambiguïté, traite de merde le président de la République, lequel le tutoie et l’insulte, le renvoyant à son insondable insignifiance.
Fallait-il le mépriser par le silence, à la façon d’un Balladur
Alors oui, la dignité de la fonction est foulée aux pieds, selon les critères vieille France ; oui, il a fait du talion verbal sa marque réactive. Mais, finalement, qu’attendaient ceux qui l’ont élu (pour ses adversaires, l’indignation entretenue est on ne peut plus logique, banale) ? D’avoir un Président sans écart de langage, bien ripoliné aux entournures, pondéré dans toute situation, même celle où un scrogneugneu l’insulte ?
Croit-on à de la stratégie politique ? Encore parler de lui pour le traîner dans la boue, quel fin tacticien ! Son
Devait-il passer du politique boutefeu au Président flagellé se drapant dans la majesté de la fonction pour laisser couler le jus des projectiles pourris ? La haine attisée le rendra plus vulnérable à la folie d’un citoyen pressé d’en finir… Là est le
Toujours insatisfait, toujours à s’en prendre à ceux qui ont la charge de gouverner ce pays, le peuple de France entretient son ancestral penchant à brûler ses idoles, même lorsqu’elles lui ressemblent jusqu’au bout des mots. Cet article est égalementparu sur le site Agoravox