Admirable femme qui se meurt de trop de dignité, d’une débordante humanité, d’une fidélité à ses convictions.
Jusqu’à ce 2 février 2002, une douceur de vie à l’irrésistible ascension : entre les bureaux ministériels de Colombie et le prestige parisien de l’Unesco, l’enfance se nourrit du sens de l’autre et favorise la noblesse politique.
Aiguiser sa maîtrise des idées au sein du bouillonnant IEP,
Dix ans pour son parti Oxigeno Verde, orphelin pour plus de la moitié de son existence. La voie vers la présidence colombienne a violemment bifurqué vers les rives barbares.
Sa résistance première s’est faite sur cette route de Florencia à San Vicente del Caguan, implacable piège. On lui refuse les airs, elle s’obstine à rejoindre
Mais, aujourd’hui, les affres puis la mort seraient la seule libération possible ? Atroce épilogue pour un être qui pourraît tant insuffler à son pays… Impossible de s’y résoudre. Lignes passionnées pour
Que ceux qui la retiennent, elle comme des milliers d’autres otages à ne pas oublier, aient bien conscience du terrible poids d’une universelle condamnation si elle devait expirer sous leur joug.Dans La mort est mon métier, de Robert Merle, le futur maître du camp d’Auschwitz, alors simple ouvrier en usine, assène son postulat de vie : « On me confie une tâche, et mon devoir est de la faire bien, et à fond. » Il est temps pour eux, aujourd’hui, d'abandonner leur mission, de ne plus être ces barbares consciencieux pour embrasser leur devoir d’humanité.
A Ingrid Betancourt, sans retenue !