©NASA/AFP
La découverte laisse sans voix les chercheurs de la Nasa. L’été dernier, David Bowman, un étudiant de l’université de Caroline du Nord aux États-Unis, a enregistré un sifflement étrange à 35 km au-dessus de la surface de la Terre. Un son "qu’on aurait pu entendre dans un épisode de X-Files", une série américaine sur les extraterrestres, décrit le jeune homme, interviewé par le site américain Live Science. David Bowman participait alors au projet annuel de la Nasa et du consortium Louisiana Space. Le 9 août 2014, il a lancé au-dessus du Nouveau-Mexique et de l’Arizona (sud-ouest des États-Unis) un ballon rempli d’hélium portant des micros capteurs d’infrasons. Durant ses neuf heures de vol, le ballon a flotté sur 725 km, atteignant une hauteur maximale de 37 km, une zone au-dessus de l’espace aérien mais en dessous de la limite supérieure de la stratosphère (qui est à 50 km de la surface de la Terre). Tous les ans, la Nasa offre l’opportunité à des étudiants de lancer des instruments qu’ils ont conçus sur un immense ballon gonflé à l’hélium. C’est lorsqu’il était dans la stratosphère que les micros ont enregistré cet étrange son, qui est en réalité un infrason. Sa fréquence est inférieure à 20 hertz : il est impossible à entendre pour une oreille humaine. L’enregistrement de cet infrason a donc été accéléré pour que l’on puisse l’écouter.
Les chercheurs de la Nasa affirment n’avoir jamais entendu pareil son stratosphérique. C’est un mélange très complexe de signaux. Comme les infrasons sont capables de voyager sur des distances extrêmement longues, il est difficile d’en déterminer l’origine. Pour l’instant, les scientifiques supposent qu’il provient de champs d’éoliennes situés sous la trajectoire du ballon, de vagues dans l’océan, des vents ou bien des vibrations causées par les câbles du ballon. Des suppositions qui n’incluent pas l’origine extraterrestre, mais restent assez vagues. La Nasa a prévu d’envoyer un nouveau ballon en cours d’année pour tenter d’en apprendre un peu plus. Les instruments de mesure de David Bowman ont volé au-dessus du Nouveau-Mexique et de l’Arizona durant 9 heures. Cette trouvaille suscite en tout cas un nouvel intérêt au sein de la communauté scientifique pour les sons atmosphériques. C’est la première fois qu’un son est enregistré aussi haut dans l’atmosphère. L’intérêt pour les infrasons atmosphériques a connu un pic dans les années 1960, notamment pour détecter des explosions nucléaires, mais il s’est peu à peu éteint. L’étudiant en est pourtant persuadé "si on installe des instruments de mesure haut dans l’atmosphère, on trouvera certainement des choses qu’on n’avait jamais vues avant".FG