Burundi : un mort et plusieurs blessés dans de violents affrontements à Bujumbura

Publié le 07 mai 2015 par Plusnet
De violentes manifestations ont lieu dans la capitale Bujumbura entre la police et les manifestants. Ces derniers contestent la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
De nouvelles échauffourées violentes ont eu lieu jeudi matin dans la capitale burundaise. Au moins une personne a été tuée et trois autres blessées lors d'affrontements à Bujumbura entre la police et les manifestants, qui contestent la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat.
Jeudi matin, un petit groupe de manifestants s'est opposé à des partisans du gouvernement dans le quartier de Kinama. C'est à ce moment que la police a ouvert le feu sur les manifestants, tuant l'un d'eux par balle et en blessant trois autres. Les tensions restaient fortes dans la zone, ce dont témoigne cette photographie, prise par le photojournaliste Phil Moore :

 14 morts depuis le début des affrontements
La police tire parfois à balles réelles contre des manifestants qualifiés de "terroristes" par le pouvoir. Depuis le début des manifestations, le 26 avril, 14 personnes, dont 10 manifestants, sont mortes dans des violences.
Les "Imbonerakure", les jeunes membres du parti au pouvoir, sont accusés d'intimider les opposants à M. Nkurunziza. Ils sont désormais pris pour cible par les manifestants, qui accusent également la police de protéger les "Imbonerakure", qualifiés de "milices" du pouvoir par l'ONU.
Pourquoi la situation la crise s'effonce-t-elle ?
Pierre Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, a officiellement été investi le 25 avril candidat à la présidentielle par le parti présidentiel Cndd-FDD. Depuis, les opposants à un troisième mandat, menés par la société civile et une partie de l'opposition politique, manifestent à Bujumbura.
Mardi, la Cour constitutionnelle a donné raison au camp présidentiel, qui estime un troisième mandat conforme à la Constitution. Une décision que refusent de reconnaître les opposants, estimant la Cour inféodée au pouvoir.
Les craintes des opposants
Leurs critiques ont été appuyées par le vice-président de la Cour constitutionnelle, Sylvère Nimpagaritse. Lundi, ce dernier a fui le pays, après avoir dénoncé les pressions de hauts responsables sur la Cour pour approuver un troisième mandat. "J'ai décidé de ne pas apposer ma signature sur un arrêt, une décision qui carrément est à côté de la loi", a-t-il indiqué à l'AFP.
Malgré les pressions et les violences croissantes, le président Nkurunziza a réaffirmé mercredi soir, au onzième jour de contestation, qu'il briguerait bien un troisième mandat le 26 juin. Les opposants lui prêtent l'intention de modifier, une fois réélu, la Constitution pour supprimer la limitation de durée de l'exercice du pouvoir.
Source : JeuneAfrique