De violentes manifestations ont lieu dans la capitale
Bujumbura entre la police et les manifestants. Ces derniers contestent
la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
De nouvelles échauffourées violentes ont eu lieu jeudi matin dans
la capitale burundaise. Au moins une personne a été tuée et trois autres
blessées lors d'affrontements à Bujumbura entre la police et les
manifestants, qui contestent la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat.
Jeudi matin, un petit groupe de manifestants s'est opposé à des
partisans du gouvernement dans le quartier de Kinama. C'est à ce moment
que la police a ouvert le feu sur les manifestants, tuant l'un d'eux par
balle et en blessant trois autres. Les tensions restaient fortes dans
la zone, ce dont témoigne cette photographie, prise par le photojournaliste Phil Moore :
14 morts depuis le début des affrontements
La police tire parfois à balles réelles contre des manifestants
qualifiés de "terroristes" par le pouvoir. Depuis le début des
manifestations, le 26 avril, 14 personnes, dont 10 manifestants, sont
mortes dans des violences.
Les "Imbonerakure", les jeunes membres du parti au pouvoir, sont
accusés d'intimider les opposants à M. Nkurunziza. Ils sont désormais
pris pour cible par les manifestants, qui accusent également la police
de protéger les "Imbonerakure", qualifiés de "milices" du pouvoir par
l'ONU.
Pourquoi la situation la crise s'effonce-t-elle ?
Pierre Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, a officiellement été
investi le 25 avril candidat à la présidentielle par le parti
présidentiel Cndd-FDD. Depuis, les opposants à un troisième mandat,
menés par la société civile et une partie de l'opposition politique,
manifestent à Bujumbura.
Mardi, la Cour constitutionnelle a donné raison au camp présidentiel,
qui estime un troisième mandat conforme à la Constitution. Une décision
que refusent de reconnaître les opposants, estimant la Cour inféodée au
pouvoir.
Les craintes des opposants
Leurs critiques ont été appuyées par le vice-président de la Cour constitutionnelle, Sylvère Nimpagaritse. Lundi, ce dernier a fui le pays, après avoir dénoncé les pressions
de hauts responsables sur la Cour pour approuver un troisième mandat.
"J'ai décidé de ne pas apposer ma signature sur un arrêt, une décision
qui carrément est à côté de la loi", a-t-il indiqué à l'AFP.
Malgré les pressions et les violences croissantes, le président
Nkurunziza a réaffirmé mercredi soir, au onzième jour de contestation,
qu'il briguerait bien un troisième mandat le 26 juin. Les opposants lui
prêtent l'intention de modifier, une fois réélu, la Constitution pour
supprimer la limitation de durée de l'exercice du pouvoir.
Source : JeuneAfrique