Les Kerns de l'Oubli, l'exil de Feldrik RivatAux Editions de l'Homme Sans Nom
Plan d'ensemble. Vue d'oiseau. De la brume se dissipe, lentement, laissant percer la masse sombre d'une île. Elle se dresse, souveraine, dans son trône de pierre. Almenarc'h. Un vent violent balaye la scène. Assombrissant le ciel. Troublant les eaux du lac. L'imprenable, forte d'un règne millénaire, vacille, sous la menace d'un simple silence. Eperon de roche, fière citadelle, toi dont le nom est porté comme une légende aux confins du monde, pourquoi trembles-tu ? Craindrais-tu les ambitions fragiles de quelques mortels ? Cataxak, l'étranger ? Ulnhor, le roi déchu ? Roch, le gardien au coeur rongé par la colère ? Non, plus encore que tout autre nom, Almenarc'h craint le dernier de ses fils. Erkan. Guerrier maudit. Honni. Banni. Eh bien tremble, belle endormie. Car la main aveugle qui guide ce malheureux, elle, n'ignore rien du secret de tes entrailles.
AVIS
Voilà un livre qui traîne dans ma PAL depuis quelques mois et quoi de mieux que le ressortir en vue des Imaginales pour pouvoir acheter la suite ! En tout cas, ce fut une belle surprise. Je me suis retrouvé devant un roman entreprenant qui revisitait les codes de la fantasy.Il y a une chose qui m'a réellement marqué dès les premières pages, c'est la qualité apportée au récit. Et "waoh" est le seul terme qui me vient à la tête pour vous retranscrire mon ressenti. Il n'y a pas à dire, je me suis totalement laissée emporter par l'auteur. Il m'a baladé d'un bout à l'autre et voilà que j'en redemande.
Ce qui m'a également marqué, c'est la structure assez habituelle et inhabituelle tout en même temps. Des livres présentés avec des points de vue de personnages différents à chaque chapitre, on connait maintenant. Mais le petit plus, c'est qu'à chaque chapitre, on est directement mis dans la tête du personnage cité puisque tout le récit est à la premier personne du singulier. Quel choc, ce n'est pas un ton que j'ai l'habitude de voir mais, au moins, c'est ce qui le démarque des autres bouquins.
Parmi les personnages, nous suivons certains avec plus d'attention que d'autres. Il y a évidemment les goûts personnels à prendre en compte mais en général, ils sont tous intéressants à suivre car ils bénéficient d'un point de vue un peu différent de la trame principal du récit et de la quête qui commence à être mise en place.
Si je devais en retenir que deux, je vous dirais qu'Erkan et Awana ont été les plus plaisant à suivre à mes yeux. Ils se démarquent par leurs histoires qui s'entremêlent mais aussi parce qu'ils font figures de protagonistes principaux par rapport aux confrontations entre humain et divin qui est décrit dans Les Kerns de l'Oubli.
Parce que oui, en plus d'être une fantasy avec un fort penchant pour les intrigues politiques et la manipulation qui va avec, nous retrouvons également un aspect plus philosophique et religieux. C'est un tome assez complet malgré un démarrage assez lent pour mettre en place les bases de l'intrigue.
Les Kerns de l'Oubli offre, par le biais d'une qualité d'écriture irréprochable et originale, un aspect bien différent ce que peut être la fantasy francophone. L'exil est un premier tome parfait pour permettre à l'auteur de tisser les premiers fils d'une intrigue importante et amener plusieurs personnages loin des caricatures habituelles. Il me tarde, à présent, de découvrir la suite et me balader par monts et par vaux à la recherche des détails permettant de démêler la toile d'araignée entourant Almenarc'h.