96 Music/Universal (2015)
Auteur d'un track internationalement salué par un public aficionado d'un son deep-house délicat et gorgé de vibes pop, folk, soul, jazz, blues et rock, le français The Avener, nom de scène de Tristan Casara, publie son premier disque intitulé " The Wanderings Of The Avener ". Le niçois a fait ses premières armes de Dj au sein du High Club - appartenant au comique Franck Dubosc - campant face à la Promenade des Anglais (...ça c'était pour la petite anecdote !).
Le succès de son premier single " Fade Out Lines " (emprunté au répertoire de Phoebe Killdeer and the Short Straws), s'inscrit dans la continuité des productions en vogue de Wankelmut, Alle Farben, Fritz Kalkbrenner, Claptone ou encore Route 94. À sa sortie il laissait déjà présager un goût prononcé pour l'art du rework raffiné et radieux.
La découverte de l'album ne nous déçoit pas puisqu'on y retrouve les beats ouatés mid-tempo, les samples aux sonorités chaudes et les lignes de basse lourdes et entraînantes qui avaient fait leurs preuves auprès du dancefloor. The Avener vise forcément l'efficacité et la bonne réception de ses ondes positives par un large auditoire, cependant on ne peut que constater l'étendue d'une culture musicale de bon goût, étoffée et variée, allant du blues roots de John Lee Hooker (auquel il rend hommage dans son remix de " It Serves You Right to Suffer ") au rock indie 90's de Mazzy Star (avec " Fade Into You "), en passant par la folk des canadiennes de The Be Good Tanyas (" Waitin' Round to Die ") ou la soul sensuelle d'Andy Bey (" Celestial Blues ").
Le jeune Tristan a bien digéré l'impact d'artistes comme Moby ou appartenant à la mouvance french touch et leur rayonnement sur la scène électro actuelle, il accouche ainsi d'un disque réussi, déclinant en 14 titres cohérents une recette bien éprouvée (certes, mais au combien efficace) consistant en un mélange habile de séquences électroniques, d'instruments, de voix naturelles et d'accents acoustiques... Il projette d'ailleurs, pour de futurs enregistrements, de faire intervenir plus de musiciens et moins de claviers, histoire d'humaniser encore un peu plus sa vision de l'EDM !