Chronique « La peur géante T2″
Scénario de Denis Lapière, dessin de Mathieu Reynès,
Public conseillé : Adultes / Adolescents
Style : Anticipation
Paru aux éditions Ankama, collection « Les Univers de Stefan Wul », le 17 avril 2015, 56 pages couleurs, 14.90 euros
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L’Histoire
An 2137, trois mois après le cataclysme. La terre est sous les eaux, suite à la fonte des glaces. Une nouvelle menace est apparue : des créatures marines, baptisée ‘Torpèdes”, en références aux “Torpedo”, les raies géantes dont ils sont les lointains descendants.
A la tête d’une escouade armée, Bruno Daix plonge sur Paris immergé.Très vite, il engage le combat avec les bestioles qui lancent des décharges électriques destructives. Se retrouvant devant une nouvelle espèce dotée d’une étrange carapace, Bruno arrive à l’acculer dans un piège et la capture. Le monstre est transféré avec ces congénères dans un centre d’étude militaire ultra secret.
De son coté, la paléo-anthropologue Kou-Sien Tchei, accompagnée de Paul, rejoint Bruno à la base. Son rôle : découvrir comment les bestioles communiquent et casser leur langage !
A l’extérieur, la situation se fait de plus en plus pressée, et une riposte unifiée militaire se fait attendre. Les civils survivants ont été chassés de leur habitat et n’ont plus accès aux réserves d’eau…
Ce que j’en pense
Et hop, voici la suite des adaptations des romans de Stefan Wul par l’équipe de « Comix Buro ». Le premier épisode de “La peur géante” avait été une bonne surprise, rythmée et dynamique, menée de mains de maîtres par Denis Lapière au sénario, et Pierre Reynès au dessin.
Ce second tome joue dans la même cour, le récit est maîtrisé et parfaitement huilé. Après une introduction musclée (un combat sous-marin dans un Paris à demi immergé), Lapière ralentit le rythme. Face à l’enjeu dramatique, chacun se prépare avec ses moyens à la confrontation finale. Pol fait joujou avec un nouvel engin militaire aquatique, camouflé en “méduse géante”, tandis que Kou-Sien cherche à comprendre les bestioles. Il apparaît clairement que cette guerre ne se gagnera pas seulement avec des armes conventionnelles, mais en connaissant son ennemis.
A coté de l’intrigue générale, Lapière développe les trois personnages centraux (leur passé, leurs relations…). Ce qui les rend accessibles et sympathiques.
Coté dessin, Mathieu Reynès nous offre un dessin semi-réaliste de bon niveau. Son character-design est assez particulier (personnages très lisses) mais je dois bien reconnaître que le gars connaît son métier. Décors à la perspective impeccable, design futuristes, expressions corporelles… c’est nickel-chrome !
L’ensemble est mis en couleurs (informatique) par Aintzane Landa Chillón, Pédro J. Colombo et Stéphane Richard (rien que ça !). Ils composent des ambiances détaillées, très colorées et “péchues”, qui me surprennent un peu. Mais bon, c’est un choix !
D’ailleurs, j’ai eu l’impression que le premier tome ne bénéficiait pas d’une colorisation aussi poussée.
Pour résumer, Denis Lapière et Mathieu Reynès continuent d’adapter, avec un plaisir partagé, le roman éponyme de Stefan Wul. Entre baston et réflexion, l’ensemble est très bien maîtrisé. Il ne manque qu’un troisième et dernier tome pour boucler la série !