L'autre: Le bon peuple de consommateurs
En février dernier, après les chaines des restauration rapide Pizza Hut et Burger King, c'était au tour du géant de l'alimentation dite "rapide", MacDonald, d'annoncer des pertes de ventes aux États-Unis. Des pertes si importantes (- 4,5%) que le PDG en perdrait son poste.
Chez les riches, si tu ne rend pas plus riches, c'est la guillotine.
Don Thompson était alors remplacé, trois petites années après avoir été mis en place. Steve Easterbrooke le remplaçait. Un troisième remplacement en presque 10 ans.
Burger King affichait alors des pertes de 1% et Coca-Cola faisait de même. Pizza Hut annonçait pour sa part un huitième trimestre consécutif de pertes sans plus de détails.
Lundi dernier, la valeur des actions de MacDonald en bourse chutait de 1,7%. C'était accueilli, à juste titre, comme une très mauvais nouvelle par l'équipe d'Easterbrooke, mais pour le bon peuple, c'est une maudite bonne nouvelle.
C'est très très très rassurant.
Malgré les apparences, les gens réfléchissent encore.
Cette semaine j'ai passé 10 heures entre une clinique médicale et un hôpital avec mon fils. 10 heures assis sur un petit banc de plastique. Nous aurions été en prison que ce n'aurait pas été pire. Nous avons à l'occasion triché et quitté les lieux à certains moments, s'évadant pour aller se donner l'impression d'une vie. Quand est venu le temps de diner, nous étions coincé à la clinique. Attendant notre tour. Il fallait manger mais vite. Puisque j'étais avec l'ado je lui ai demandé ce qu'il voudrait manger. Il m'a proposé Valentine ou McGros. Je lui ai demandé pourquoi. Il m'a répondu parce que je lui avait demandé pourquoi. Je lui ai précisé "pourquoi tu voudrais manger à l'un de ses endroits, qu'y trouve tu de bon?". "la bouffe" m'a-t-il dit avant de se reprendre aussitôt. "Je sais que c'est de la marde comme bouffe, mais si tu me demandes ce que je veux, je te dis Valentine ou McGros".
Pour désintoxiquer mes enfants du MacDonald, j'ai pris l'habitude d'appeler la chaîne de restauration "McGros". Afin de leur rentrer dans la tête une image néfaste de cette compagnie.
"Vous n'avez pas vu Supersize Me à l'école?" que j'ai dit à mon fils.
"Oui"
"Tu ne te souviens pas des expériences de la fin du film?"
Son visage patient d'avoir attendu 4 heures sur un petit banc de plastique, a légèrement changé d'air. Des images lui venaient probablement en tête.
"Ouin..." a-t-il finalement dit, on est peut-être mieux de manger à la maison c'est pas loin.
Excellent.
La malbouffe décline.
Bonne nouvelle.
Et elle fait son chemin dans la tête des jeunes.
Il n'en tient qu'à nous de faire tomber les marchands de la mort.