A l’occasion de la sortie du film « Connasse, princesse des cœurs », Le Bourlingueur a rencontré les deux réalisatrices, Eloïse Lang et Noémie Saglio ainsi que l’interprète de Connasse, Camille Cottin.
Comment est venu le projet du film ?
A l’époque de la série, on n’avait pas envisagé de faire un film mais de fil en aiguille on s’est dit qu’on adorait ce personnage et qu’il avait un gros potentiel comique. En lui mettant une quête, un film était possible. L’idée qu’elle allait épouser le Prince Harry parce qu’elle n’avait pas la vie qu’elle méritait nous faisait rire. On s’est mis au boulot, on a imaginé une trame de scénario, on s’est dit que si on respectait les étapes de la quête, on pourrait suivre ce personnage et garder le principe qui nous est cher qui est de tourner dans la vraie vie en caméra cachée.
De plus, on a eu des partenaires qui nous ont suivis et les producteurs nous ont fait confiance.
Pourquoi avoir choisi de tourner à Londres ?
Vu que la quête du personnage est d’épouser Harry, on ne pouvait le faire qu’à Londres. Tourner à l’étranger était aussi une nécessité car Camille est trop reconnue en France. On a habité toutes les trois en Angleterre, on connait très bien la ville de Londres, ce qui est un avantage quand on veut faire des caméras cachées. Le Prince Harry a déchainé les tabloïdes, il est un peu rock and roll et fraichement célibataire. D’ailleurs on avait peur qu’il se mette en couple durant le tournage, ce qui aurait compliqué le projet.
Trouvez-vous une différence de réaction entre les Anglais et les Français ?
Non, pas beaucoup de différences car en général il n’y a pas énormément de réactions. Les gens ne sont pas extrêmement expansifs quand ils rencontrent le personnage que joue Camille.
Les Anglais sont peut-être un peu plus aimables, ils vont l’aider. Ils aiment bien la fantaisie, ils sont beaucoup moins choqués par les gens fantasques, ils ont une espèce de politesse et de bienveillance envers les gens originaux.
Camille, comment avez-vous justifié la présence de la personne qui vous accompagnait pour filmer ?
C’était une cadreuse que je faisais passer pour mon assistante. Elle venait avec un étui de guitare pour dissimuler la caméra. Mais personne n’a rien remarqué car une fois que les gens m’avaient en face d’eux, je devenais le centre de l’attention et pas les gens qui m’accompagnaient. Les caméras sont cachées dans des sacs mais aussi par mon comportement. Par contre, on s’est fait mettre à la porte de chez Harrods car il y avait des caméras de surveillance et la sécurité du magasin a vu qu’on filmait.
Quelle est la scène que vous avez pris le plus de plaisir à faire ?
J’ai beaucoup aimé tourner la scène chez Top Shop ainsi que les scènes dans les pharmacies où je me fais passer pour une femme mariée à un riche. C’était chouette de se déguiser et de faire des personnages différents, en fait ce qui était drôle c’est de faire des connasses dans divers rôles.
De quoi s’inspire le personnage de Connasse ?
On a toutes les trois eu une vision du personnage assez commune, c’est plein de gens qu’on a croisés, c’est aussi un peu nous-même, c’est aussi une fille belle qui doute de rien, sûre d’elle et qui n’a pas de filtre. Tout le monde a un peu une part de Connasse en soi.
On a projeté ce personnage dans une situation en se demandant ce qu’elle ferait. On a fait la série en se disant que ça nous faisait rire nous, mais pas sûr que tout le monde rigole. On ne savait pas que ça allait faire rire autant de gens.
Y-a-t-il des limites ?
Bien sûr, il ne faut pas que ce soit sur un sujet qui fâche, il n’y a pas de message dans Connasse, on voulait que le personnage reste attachant et fou, du coup on ne rentre jamais dans des choses polémiques. On veut que rien ne soit gratuit, notre but n’est pas de se moquer des gens.
« Connasse, princesse des cœurs », en salles depuis de 29 avril en France et le 6 mai en Belgique