Devenir rentier. Cela a très longtemps été un objectif qui relevait presque plus d'une utopie. Mais plus j'avance, plus mes projets prennent forme. Bien sûr, je ne suis pas encore prêt à tout arrêter et partir sous les tropiques. Bien sûr, je dois encore me lever tous les matins pour gagner ma croûte. Bien sûr, je supporte encore les fantaisies de mon employeur. Néanmoins, tout cela pèse de moins en moins sur moi. Mon esprit est déjà ailleurs.
Même si je ne suis pas encore prêt à larguer les amarres, mes petits calculs sur ma vie "d'après" deviennent de plus en plus précis. Combien je tire de mon travail aujourd'hui, combien je tire de mes dividendes, combien provient de mes locataires, quel part j'arrive à épargner ? Quelles sont les frais liés directement à mon activité professionnelle qui disparaîtront lorsque je serai rentier ? Quelles sont les autres dépenses que j'aurai (sorties, loisirs, voyages...) ? Et avec tout cela, en fin de compte, quel chemin me reste-t-il à parcourir ?
Parfois, en fonction du rythme de mes journées, je me lance dans des divagations et je me dis que je pourrais déjà tout plaquer. Laisser de côté la folie du monde du travail et me consacrer à ce que j'ai vraiment envie de faire, c'est à dire pas grand chose. Enfin juste assez pour gagner un peu d'argent et donner un autre sens à ma vie. Vivre des revenus passifs, et prendre mon pied quoi.
Certes, je reviens toujours à la réalité et je me rends compte que c'est encore un peu prématuré à ce stade. Je pourrais le faire, mais je prendrais sans doute quelques risques. Et depuis que j'ai trouvé un job qui me colle un peu plus à la peau, je suis un peu moins pressé de fuir le monde du travail. Je dis bien moins pressé. Mais pas moins motivé...