Il a beau aimer la mort et être un péril cosmique de premier ordre, Thanos est également un personnage qui compte de nombreux fans, et chacune de ses apparitions a de quoi réjouir la cohorte des suiveurs. Cette fois, vous serez satisfait à demi. Car disons le tout court, si la couverture de Panini annonce une histoire complète, Thanos n'est le héros que du premier récit, qui est un annual sorti de nulle part. C'est une sorte de récapitulatif de certains des moments forts de la carrière du Titan, remplie d'exactions toutes plus mauvaises les unes que les autres. On le voit défait et miné par l'échec après avoir perdu le cube cosmique, et emprisonné chez Mephisto. Mais l'apparition d'un avatar venu du futur (le Thanos tout puissant de la saga Infinity Gauntlet) vient lui remonter le moral et lui apporter quelques révélations sur ce qui les attend. Jim Starlin est prêt pour écrire de nouvelles pages avec le personnage et il utilise cette histoire pour faire le point et sonder le terrain avant la suite. Ron Lim est de retour au dessin lui qui fut son compère parfait sur la trilogie Infinity, et qui reste une valeur sure lorsqu'il s'agit de représenter cet univers cosmique si bariolé. Le problème c'est que cet annual n'apporte presque rien aux lecteurs les plus anciens, que son enjeu est somme toute limité et que le vrai moment fort à venir se trouve dans le graphic novel The Infinity Revelation, toujours chez Panini. On y viendra très prochainement ici meme. En attendant on fera un peu de révision avec Starlin et Lim, c'est toujours ça de pris.
Le reste de la revue est dédié à une mini série présentée dans un premier temps au format digital (le turbomédia), une habitude qui risque de devenir la norme assez rapidement. A God up there listening est l'occasion pour les frenchies Mast et Geoffo de démontrer leur savoir faire en matière de story board. Par contre le scénario n'a rien d'absolument incontournable. On suit le voyage initiatique de Thane, fils de Thanos et dispensateur de mort rien qu'au toucher, qui en apprend plus sur son héritage en compagnie de Machoire d'ébène, un des lieutenants du vil Thanos. Thane est partagé entre ce qu'il apprend et ses propres aspirations, qui le pousseraient sur une autre voie. Mais échappe t-on complètement à ce que nous destinent nos gènes? Les quatre épisodes se laissent lire, mais on ne frissonne jamais vraiment, même si l'idée d'opposer Thanos à une planète vivante (Ego, un concept qui m'a toujours bien amusé à la base) est intéressante. Rob Williams écrit, et Iban Coello et Paco Diaz dessinent. Si j'étais en train de chroniquer un vin ou un fromage, je dirais que ça manque de caractère, ou de personnalité. Un comble quand on achète un mensuel consacré à Thanos! Un Marvel Universe plein de promesses, exaucées en partie.
A lire aussi :
Thanos, les origines selon Aaron et Simone Bianchi