Biodiversité en crise : quelques chiffres

Publié le 06 mai 2015 par Brunetisa

Plus qu'un long article sur la biodiversité et sur le fait qu'elle est en grand danger, voici quelques exemples en chiffres qui parlent d'eux-même :
  • La forêt tropicale : elle disparaît au rythme d'1/4 de la surface de la France chaque année. Or, on y trouve en moyenne 60 à 70 000 espèces différentes au km2. Sur 1 km2 de forêt tropicale colombienne, on trouve 700 espèces d'arbres (250 en Europe) et sur 1 seul arbre 700 espèces de coléoptère. Son sol : 2, 5 tonnes par hectare de bactéries, 3,5 tonnes par hectare de champignons.
  • Madagascar : il y a 2000 ans, l'île était recouverte de forêt à 91 %, aujourd'hui il n'en reste que 12 %.
  • entre 50 et 90 % des grands poissons pélagiques (c'est-à-dire ceux qui vivent dans les eaux proches de la surface ou entre la surface et le fond comme  le thon) ont disparu sur ces 15 dernières années.
  • si de tout temps des espèces ont disparu, elles disparaissent 300 fois plus vite aujourd'hui
  • le WWF suit 1000 espèces sauvages et, en 44 ans, la moitié de la population de ces 1000 espèces a disparu. Et combien d'autres également mais qui ne sont pas suivies ?


Or, nous, être humain, avons absolument besoin de cette biodiversité pour survivre. En effet, elle est souvent à la base de nombreux traitements :

  • 80 médicaments viennent à la base (extraites ou synthétisées) du Ginko Biloba 
  • environ 50 % des molécules actives utilisées en pharmacie viennent de produits naturels
  • 30 % des molécules viennent des éponges marines
  • 11 des prix Nobel de médecine ont été obtenus à partir de modèles aquatiques
  • etc.

Je ne vous parlerais pas de la dissémination anarchique d’espèces invasives (parfois microscopiques mais aussi parfois méga dangereuses), parce que là c'est carrément flippant ! Alors, oui c'est vrai, depuis l'apparition de la vie, il y a 385 milliard d'années, de nombreuses espèces sont apparues puis ont disparu. L'évolution de la biodiversité est un processus dynamique permanent. La nature est donc habituée au changement, mais actuellement cela change trop vite et elle n'a pas le temps de s'adapter.
On va au devant d'une crise majeure, comme celle du Crétacé supérieur (qui a vu l'extinction des ammonites et des dinosaures). Mais, actuellement, le taux d'extinction est largement plus rapide que dans les 5 autres crises majeures.

Evidemment, je ne prêche pas que l'apocalypse est pour demain, ni même après-demain. Nous ne serons plus là pour le voir...

Mais nous percevons déjà des changements importants dans le monde comme :

  • le changement climatique 
  • la montée des eaux (n'oublions pas que 55 % de la population mondiale vit au bord de la mer)
  • l'acidification de l'océan
  • l'artificialisation des sols
  • etc...

(Source des chiffres : Pr. Gilles Boeuf, Docteur en Biologie, président du Muséum national d'histoire naturelle)