Ouija // De Stiles White. Avec Olivia Cooke, Ana Coto et Daren Kagasoff.
Remettre au goût du jour la bonne vieille planche ouija pour nous en faire un film d’horreur, c’était une excellente idée de départ mais le résultat est malheureusement un poil décevant. Premier film de Stiles White, on lui doit également le scénario du film avec Juliet Snowden qui ont déjà collaborées ensemble sur les scénarios de Possédée ou encore Boogeyman la porte des cauchemars. En tant que grand adepte de films d’horreur, j’ai été très heureux de voir que ce film n’est pas un found-footage, ce genre surexploité ces dernières années au cinéma et qui commence sérieusement à montrer ses grosses faiblesses. Sauf que cela ne veut pas dire non plus que ce film est une réussite. Il n’y a pas de grandes surprises et l’histoire suit son court de façon très classique. C’est dommage car je suis persuadé qu’ils auraient pu transformer cette histoire en quelque chose d’un poil plus ambitieux. Adapter un jeu de société comme celui-ci est une excellente idée avec une bonne surprise (il faut dire qu’il y a un twist que l’on ne voit pas du tout venir et qui permet au film de ne pas être totalement à côté de la plaque ou de la planche…) mais rapidement un manque cruel de suspense s’installe et laisse au spectateur l’occasion de se tourner les pouces.
Après avoir perdu Debbie, son amie d'enfance, dans des circonstances atroces, Laine tombe sur une vieille planchette Ouija dans la chambre de Debbie et tente alors d'y jouer pour dire "Au revoir" à la disparue… Pour l'heure, seul Pete, petit copain de Debbie, accepte de l'aider. Convaincue qu'il ne peut s'agir d'un suicide, Laine mène l'enquête et découvre que l'esprit convoqué par la planchette se fait appeler "DZ" et tient à poursuivre la partie coûte que coûte…Tandis que des événements de plus en plus étranges se multiplient, Laine sollicite l'aide de sa sœur cadette Sarah, de son amie Isabelle et de son petit copain Trevor.Peu à peu, les cinq adolescents se plongent dans l'histoire de la maison de Debbie et comprennent que leur amie n'était ni la première victime, ni la dernière. Et s'ils ne parviennent pas à refermer le portail qu'ils ont dangereusement ouvert, ils connaîtront le même sort que celle qui les a initiés au jeu de Ouija…
Si j’ai beau être déçu, Ouija a fait l’effort de ne pas être un film mis en scène de fait trop attendu. Stiles White ne fait pas de grands effets de mise en scène mais choisi quelque chose de beaucoup plus humble et sobre que pas mal de productions horrifiques de ces dernières années qui préfèrent être tape à l’oeil pour rien que de doser leur ambiance au travers d’une mise en scène un poil plus classique. On retrouve alors quelque chose qui avait déjà fait plus ou moins le succès d’Annabelle (bien que je ne défende pas totalement ce dernier, il n’était en rien ridicule ou mauvais). Il n’y a pas forcément de grandes surprises non plus au fil du film, sauf un joli twist que je vous laisserais découvrir dans le film. Le fait que le manque de rebondissements se fasse ressentir est déjà un problème en soi. En effet, un film d’horreur ne peut pas se permettre de ne pas nous prendre de court. Il faut que l’on soit surpris, surtout quand l’on invoque des esprits. L’enquête piétine très rapidement et les éléments que vont trouver nos jeunes froussards utilisent là aussi tous les poncifs déjà utilisés autour de ce jeu de société.
Alors, avant toute chose, j’aimerais dire que je n’ai pas forcément besoin d’avoir peur pour trouver un film d’horreur bon. Il y a de très bons films d’honneur qui ne me font pas peur. Je pourrais citer la franchise Scream par exemple mais pas seulement. En tout cas, Hasbro, qui détient les droits du jeu de société donnant son nom au film, continue donc d’offrir au cinéma des adaptations de ses jeux. Ouija nous rappellera probablement Witchboard (1986) dont l’intrigue est presque la même que celle de Ouija. Avec des tas de poncifs du film d’horreur de nos jours, une resucée de dialogues prévisibles et un casting de seconds couteaux, nous voici donc face à une bonne idée de départ charcuté par des producteurs et des gens qui n’ont probablement pas toujours compris ce que l’on avait vraiment envie de voir. La peur serait alors venue toute seule. Surtout que la créature ne fait même pas peur et inspire plus le rire qu’autre chose. On est loin d’une Esther (dont le twist était effrayant pour le coup et rappelle ces très bons méchants de films d’horreur qui font vraiment peur). Je n’ai pas envie de vous faire perdre votre temps au cinéma, cherchez plutôt à aller acheter It Follows en DVD, meilleur film d’horreur de ces derniers mois au cinéma.
Note : 4/10. En bref, malgré un bon twist, le film ne réserve pas tant de surprises que ça.