Cette étude de l’Université de Buffalo met en évidence tout l’écart entre l’intention de perdre du poids et la réalité épidémiologique. Ce faisant, elle montre toute l’importance de travailler avec chaque patient en surpoids, de manière personnalisée. Les conclusions, présentées dans le Journal of Health Psychology mettent en effet en évidence les lacunes des régimes amaigrissants entrainant ou reposant sur la privation ou plus largement, des régimes qui ne prennent pas en compte les préférences alimentaires des patients.
L’étude, américaine, rappelle que si une majorité d’adultes américains déclarent avoir déjà tenté un régime de perte de poids à un moment dans leur vie, que si un tiers de la population adulte suit actuellement un régime alimentaire de contrôle ou de perte de poids, aujourd’hui, la réalité épidémiologique est là, 60% de la population sont en surpoids ou obèses et plus de 16% des décès sont liés à une mauvaise alimentation et/ou à une insuffisance d’activité physique.
» Il y a clairement une déconnexion « , explique l’auteur principal, Marc Kiviniemi, chercheur en santé publique à l’Université de Buffalo. Alors qu’une majorité de la population fait des efforts pour maigrir, une majorité échoue à perdre du poids. « La plupart des efforts de perte de poids se soldent par un échec « .
Les sentiments guident le comportement : De nombreux facteurs entrent en jeu, de la biologie ou la génétique à l’environnement, cependant, selon les auteurs, » le gros morceau » de ce puzzle est le contrôle du comportement. Suivre un régime est un processus qui implique un programme de départ, soit des intentions, puis l’application, de ce programme par le comportement. Cependant les facteurs qui guident l’intention sont différents de ceux qui guident le comportement. Les sentiments ou sensations face aux aliments sont donc essentiels et mieux comprendre leur impact peut aider considérablement. Mais quand c’est le moment de faire un choix alimentaire, ce sont les sentiments qui guident le comportement.
Pas trop de privations ! Ces conclusions mettent en évidence les lacunes des régimes reposant sur des privations ou déconnectés des préférences alimentaires. » Tout d’abord, l’expérience de la privation est misérable car elle consiste à associer un sentiment négatif avec un projet positif de perte de poids. Ensuite, il est important d’instaurer une distinction entre les comportements qui nécessitent un effort et les comportements automatiques. Supporter la privation exige un haut degré de maîtrise de soi et une énergie trop importante à l’occasion de chaque choix alimentaire. Il s’agit donc de développer un vrai changement de comportement.
» Il s’agit donc de manger les aliments sains que vous aimez le plus « , réfléchir sérieusement au départ à sa capacité de mettre en œuvre un programme de changement de comportement en évaluant aussi sa capacité à surmonter les obstacles. Il n’y a pas que la connaissance et l’évaluation de ce que nous consommons, mais aussi l’analyse des sentiments que nous éprouverons face à la décision de ces choix alimentaires.
Source: Journal of Health Psychology May 2015 doi: 10.1177/1359105315576605 Planning versus action: Different decision-making processes predict plans to change one’s diet versus actual dietary behavior
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