Titre et auteur : Se retenir aux brindilles de Sébastien Fritsch
Date de publication : 06 novembre 2012
Maison d'édition : Editions Fin mars début avril
Durée lecture : 332 pages - 3 jours
Résumé :
Inséparables, Ariane, Tristan et Matthias ont passé leur enfance à jouer avec leurs peurs. Au milieu des étangs de la Dombes ou dans les pièces vides d'un château oublié, ils cherchaient l'émotion, l'interdit, le danger. Trente ans plus tard, les frayeurs d'Ariane n'ont plus cette saveur plaisante de l'imaginaire : c'est un homme bien réel - un homme qu'elle a aimé - qu'elle fuit maintenant. Car si les enfants font de la peur un jeu, les adultes, eux, savent en faire une arme.J'ai aimé Se retenir aux brindilles (et je tiens à dire que je trouve la couverture très touchante, adorable!). C'est un bon gros roman qu'il faut lire en prenant son temps. J'ai voulu tout lire d'un coup et me suis rendue compte que ça n'était pas possible, sous peine d'être lassée et de saturer.
Le début du roman m'a paru très lent à se mettre en place, on ne voit pas bien où va nous mener cette histoire ni son intérêt. On ne commence à apprécier que lorsque les personnages commencent à faire sens dans notre esprit, lorsque le contexte est posé et que les rouages se mettent en route. J'avoue qu'il m'a fallu du temps pour rentrer dans le récit et notamment comprendre le lien avec le résumé que je trouvais avant la lecture, absolument génial. Au fil de l'histoire, le résumé commence à faire écho et j'ai pu en apprécier toute sa teneur et sa subtilité.
Malgré quelques longueurs qui ont parfois provoqué en moi quelques passages à vide, je me dois de remarquer la poésie et la beauté de la plume de Sébastien Fristch. J'ai trouvé l'écriture particulièrement raffinée et agréable à lire, simple et élégante.
J'ai beaucoup aimé le fait qu' Ariane, la protagoniste et narratrice du roman, se perde très régulièrement dans ses pensées, nous délivrant alors ses souvenirs d'enfance. La manière de changer d'époques est subtile et n'est absolument pas désagréable, laissant le récit fluide sans le rompre brutalement. C'est quelque chose de très appréciable. Au départ, je me suis demandé à quoi pouvaient bien servir tous ces souvenirs pour au final, avoir la sensation qu'une immense fresque représentant la vie d'Ariane se construisait au fur et à mesure dans mon esprit.
Ce roman est empli de suspens. Si l'on peut être perplexe à certains moments, l'envie d'en savoir toujours plus est bel et bien présente, au même titre qu'un puzzle qu'on ne pourrait pas lâcher avant d'avoir assembler toutes les pièces.
Je regrette cela dit le peu d'éléments fournis sur Tristan par rapport aux autres, tout en me disant que c'est aussi cela qui provoque tout le mystère autour de ce personnage si énigmatique.
Je dois avouer que j'ai avalé le dernier tiers du livre en quelques heures. Le suspens et l'action du roman vont crescendo, plaçant la fin du roman dans une sorte de paroxysme que l'on attendait avec impatience.
En plus du suspens, la peur ou plutôt l'angoisse est tapie tout au long du récit. On craint pour Ariane et ses enfants, on vit en même temps qu'eux, tout en subissant de sucroît ses peurs d'enfance. Double dose d'anxiété qui nous prend quelques fois aux tripes, pour encore mieux ressurgir ensuite.
Se retenir aux brindilles est un roman extrêmement bien écrit qui mêle souvenirs, aventure, peur et suspens de manière à emporter son lecteur dans le tourbillon qu'est la vie d'Ariane. On peut cependant regretter quelques longueurs et un début assez lent qui pourrait décourager quelques personnes non averties. Toujours est-il que cela m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de l'auteur, notamment Derrière toute chose exquise.