La confrontation avec le Hamas est devenue le premier objectif du groupe salafiste. Elle s’est manifestée hier lundi par la forte explosion qui a retenti dans le quartier du cheikh Redwane au nord Ouest de Gaza, provoquant des dégâts matériels importants.
Pour la première fois, le groupe des « partisans de l’Etat islamique à Beyt al-Maqdess » a fixé « un délai de 72 heures au Hamas et à ses services sécuritaires pour libérer les détenus salafistes des prisons de Gaza, sinon, toutes les options sont sur la table ».
Dans un communiqué, le groupe a affirmé que « tous nos soldats sont mobilisés pour frapper les cibles fixées après l’expiration du délai. Nous menaçons le gouvernement des apostats à Gaza et les services puants du Hamas contre la poursuite de la répression des croyants en échange de facilités pour les laïcs et les rafidites ».
Et d’accuser le Hamas de chercher à « satisfaire ses maitres en Iran et les tyrans arabes ».
Campagne d’arrestations
Selon le journal libanais al-Akhbar, les services sécuritaires affiliés au Hamas ont mené une campagne d’arrestation contre des cadres et des éléments soupçonnés de prêter allégeance à Daech.
Parmi ces détenus, certains sont accusés d’implication dans des attentats à l’explosif contre des sièges de sécurité, dont dernièrement l’attentat au quartier du cheikh Redwane.
Une source sécuritaire rapporte que A.Q. a été arrêté au camp Chatti. Il s’agit du fils d’un dirigeant d’une brigade palestinienne mort en martyre lors de la deuxième intifada. Celui-ci serait impliqué dans le dernier attentat.
Une série d’attentats a frappé Gaza il y a deux semaines et ont visé l’entourage de la maison du chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas — devenu siège du gouvernement palestinien — le siège principal de l’agence de l’ONU (UNRWA), et le bureau du procureur général. Ils sont tous considérés comme des sites vitaux.
De même source on confirme l’arrestation de 35 partisans de ce groupe dans les deux derniers jours, alors que des dizaines d’autres sont pourchassés.
Par ailleurs, les services de sécurité à Gaza ont fermé une mosquée qui constitue un siège pour les partisans de Daech au centre de la Bande de Gaza.
Ceci a poussé des éléments du groupe terroriste à publier un communiqué dans lequel ils menacent le Hamas de « confrontation et d’égorgement ».
« Les bandes du système hamsawi (péjoratif du Hamas : ndlr) ont détruit une mosquée à Deir el-Balah, à l’instar des exactions juives, américaines et rafidites qui détruisent les mosquées des musulmans », indique le communiqué.
Et de poursuivre : « face à cette nouvelle répression du Hamas, nous renouvelons notre allégeance à notre émir Abou Bakr Baghdadi et nous lui faisons part de notre impatience à rejoindre la bannière du califat ».
Une source sécuritaire a confié à al-Akhbar que la campagne d’arrestation comprend toutes les villes de la Bande de Gaza, soulignant « l’arrestation d’un activiste de groupes salafistes à Rafah au sud qui a implanté une charge explosive dans un siège sécuritaire et qui aurait tué cinq éléments des brigades al-Qassa » dans la ville. Mais elle a été désamorcée.
Le conflit entre le Hamas et les partisans des groupes salafistes a éclaté il y a deux mois dans le camp des réfugiés palestiniens Yarmouk en Syrie, ce qui a affecté leurs relations à Gaza.
Source : Algerie1