Pour ouvrir le bal, l'athénien Bradford James Cox alias Atlas Sound, échappé de Deerhunter, alimente des univers parallèles de couches électroniques, de voix et de guitares, plutôt raccord avec ce qui doit suivre. Sympa et bien barré. A l'heure, Avey Tare, Panda Bear et Geologist s'installent sans Deakin et sans masques, pour une fois. Bref salut, et vlan, ça commence. Loin du folk expérimental des débuts, Peacebone a une force inouïe. Les voix et les boucles électro sont plus que jamais mises en avant. Stawberry Jam, 8ème Lp sorti l'an dernier (déjà), est largement exposé dans cette représentation au light show épileptique, reléguant les néons de la tournée Neon Bible au rang d'ampoules écologiques. Dur de ne pas chanceler, au milieu de ce chaos visuel sonore hystérique et primal, agréable et perturbant, aveuglé par mille couleurs psychobordéliques. Spectre vivant de Brian Wilson person pitché, le grand Panda Bear inonde la salle de son chant fantomatique planant remplissant chaque recoin de la salle.
Et de ce dernier album, For reverend Green, Cuckoo Cuckoo ou encore Fireworks sont déjà des classiques de pop droguée, beaucoup plus abordables que dans les premières productions. Les plus rancuniers, voyant le succès public et commercial s'installer, commencent à déserter. Au contraire, je pense que les diverses distorsions et dissonances qui font le son du groupe continuent d'oser à penser autrement et surtout ne stagnent pas. Chaque nouvel Ep est l'occasion de se rendre compte d'où en est le groupe. Prolifiques les freaks du Maryland? Pas qu'un peu. Et en général, sont souvent joués sur scène les morceaux d'un hypothétique prochain album.
Vous l'aurez compris, Animal Collective c'est peu de répit, c'est 18.000 idées à la minute, c'est comme je l'ai lu, "Revolver et St Pepper enregistrés dans un asile psychiatrique créatif". Mais Animal Collective c'est encore plus que ça. C'est bizarre, intense, sauvage, fou, mystique, tout ce que vous voulez. Et comment l'on arrive à ça me direz vous? Des cris, du vacarme, des cymbales, des grésillements, des murmures, des échos, beaucoup d'échos. Une réverb et une saturation qui prennent aux tripes et qui submergent. Qui l'espace d'instants fugaces font quitter son corps pour décoller de quelques mètres. Une déferlante bruitiste et antimélodique mais complètement géniale, enchaînée sur un rythme tribal. Plus dure en est la chute. Je ne saurais trop que vous conseiller d'apprécier.
Le Myspace d’Animal et le site du Krakatoa
Reverend Green en live :
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