Cette lecture a été pour moi affreusement perturbante, je n'y ai trouvé aucun plaisir à suivre la folie obsessionnelle d'un détraqué sexuel dans le cadre d'une petite ville américaine. Alors forcément on pense à Stephen King (qui n'a pas son pareil pour dépeindre les ploucs), mais M. Chattam a voulu dépasser le maître en forçant le trait. Sincèrement c'est lourd et parfois indigeste.
Sitôt qu'on s'éloigne du personnage de Jon Petersen, on découvre la routine d'une petite bourgade du Midwest, à Carson Mills, sa communauté, son shérif, les croyances religieuses et les secrets enfouis. Un tableau plus commun, presque idyllique, fidèle à ses racines, même si l'envers du décor est plus amer, la peinture reste dépaysante et plutôt agréable à découvrir. Cela n'a toutefois pas suffi à effacer toutes ces scènes d'horreur, décrites dans un style pompeux et écœurant, où on se sent voyeur et déplacé. Franchement nauséeux.
Lue à haute voix par Antoine Tomé, cette histoire paraît encore plus abjecte et affligeante (imaginez les scènes de viol surgir de la station d'accueil de l'iPod ! ... hyper inconfortable à écouter). De plus ce lecteur pour Audiolib maîtrise mal les voix féminines et les voix d'enfants. Il faudrait penser à une alternative.
Audiolib, avril 2015 ♦ texte lu par Antoine Tomé (durée : 8h 58) avec l'autorisation des éditions Albin Michel