Turn - Washington’s Spies // Saison 2. Episodes 3 et 4. False Flag / Men of Blood.
L’introduction de la saison n’était pas forcément ce que j’avais pu voir de plus intéressant dans Turn. Disons que la série a fait tellement de choses durant la première saison pour tenter de s’extirper de sa propre médiocrité, que de voir la série retomber dans ses travers dans le premier épisode m’avait déçu. Heureusement pour nous, le second épisode avait ouvert une porte. On arrive déjà presque à la moitié de la saison 2 et les choses commencent à se corser un peu plus pour les personnages. On voit alors la série tenter de nouvelles choses, bien plus intéressantes et surtout nous permettre de faire évoluer les relations, notamment du point de vue de Abe et Hewlett. Je trouve que la relation entre ces deux personnages prête toujours à rire car elle est tellement différente de toutes les autres et ne fonctionne en rien comme les autres personnages. L’issue de « Men of Blood » est même là pour nous le rappeler. Avec « False Flag », la série reprend son chemin le plus classique et donc le moins original qu’il soit. Cela n’a pas toujours du mauvais que de ne pas trop renouveler l’histoire, tout cela pour mieux nous plonger dans l’univers des personnages. Pour la petite page d’histoire, sous la loi internationale du 18ème siècle, un bateau de guerre se doit de montrer son drapeau quand il attache un autre bateau. C’est tout de même assez drôle mais si ce n’est pas respecter, le capitaine et l’équipage pourraient être pris pour des pirates.
Je ne sais pas si cela se retrouve encore de nos jours quand il y a des guerres entre des bateaux mais c’est assez intéressant de voir Turn nous reprend une partie de la loi de l’époque et comment les choses se faisaient en temps de guerre avec les drapeaux. Bien entendu, un bateau peut laisser apparaître un drapeau dès qu’il commence à être attacher, ce qui est tout de suite plus intéressant. Cela permet aussi de creuser cette aventure de façon intéressante car le drapeau que l’on montre a forcément une signification particulière. C’était probablement à se tirer les cheveux à l’époque des combats entre les bateaux mais la série arrive à représenter ce casse tête chinois de la meilleure façon qu’il soit. Avec ce titre là, cet épisode ne pouvait donc pas vraiment changer la direction. Tout le monde joue un double jeu dans cette série et personne n’est sincère avec personne c’est probablement pour ça que le jeu du « faux drapeau » est intéressant car tout le monde doit être hypocrite avec tout le monde et découvrir par soi-même si ce qui est raconté par l’autre est vrai ou non. Stephen Root fait alors son grand retour sous les traits de Nathaniel Sackettt et je dois avouer que cela permet de donner un véritable coup de fouet à l’histoire d’espionnage de Turn. Car la série en avait bien besoin.
Le fait que les personnages jouent tous des double jeu permet aussi au téléspectateur de jouer au jeu et de se demander si tel ou tel personnage est sincère avec l’autre quand ce n’est pas explicité. Woodhull apprend dans cet épisode que son fils Abe est sur le point de faire quelque chose de secret lors de son voyage à New York City et Hewett révèle au juge que son fils tente d’infiltrer les Sons of Liberty. Sons of Liberty c’était d’ailleurs le nom d’une mini-série de History (sur les fameux Sons of Liberty) qui était assez correcte dans son ensemble bien que je n’ai pas totalement accroché pour autant, notamment car je n’ai pas eu l’impression d’apprendre grand chose d’un point de vue purement historique (et c’était pourtant le but premier de cette mini-série). Pour en revenir à l’épisode, Robert Rogers continue d’être le personnage le plus excentrique et donc le plus intéressant. Il n’y a pas trop de nuance chez Angus Macfadyen mais justement, c’est ce qui me fait plaisir quand je regarde un épisode de Turn. Maintenant en mission pour Sa Majesté. Cet épisode reste donc dans la lignée du précédent dans pour autant être brillant. Avec « Men of Blood » les choses sont légèrement différentes mais pas moins passionnantes pour autant. En effet, Caleb va battre Rogers à son propre jeu et Abe va enfin trouver celui qu’il cherchait à New York. Abe était le héros de l’histoire lors de la première saison.
Sauf que cette année, bien qu’il reste un personnage important et influent, j’ai l’impression qu’il n’est plus du tout aussi important. Mais cet épisode apporte peut-être plus de choses que le précédent. Disons que dans la narration de cet épisode, les personnages prennent forme et deviennent un peu moins statique que dans les épisodes précédents. Abraham, Anna et Ben vont se rencontrer afin de discuter de nouvelles méthodes dans l’espionnage. C’est déjà un point supplémentaire dans cet épisode que sa façon de parler de l’espionnage à une époque où il y avait encore moins de choses que dans les années 80 ou même les années 60. Il n’y a pas du tout toutes les techniques d’enregistrement de cette époque là par exemple. Ben développer sa relation avec Benedict qui a été discrédité autour du camp, Anna continue quant à elle sa relation avec Hewlett et Abe tente de recruter celui qu’il doit retrouver à leur cause ce qui n’est pas ce qu’il y a de plus facile. Surtout que Abe joue plusieurs jeux à la fois et l’on a parfois un peu de mal à savoir où est-ce que l’on en est. Turn n’a de cesse de remettre en cause les relations entre les personnages mais les fait évoluer malgré tout grâce à ce qu’ils font dans ce sens là. C’est étonnant mais cela fonctionne très bien.
La narration dans Turn manque toujours de fluidité car le scénario veut trop nous en dire sans trop savoir comment nous le raconter. Alors on nous offre des scènes et des scènes, des personnages et des personnages, sans que le tout ne soit vraiment lisible de la façon la plus fluide qu’il soit. C’est bête car je suis persuadé qu’avec une narration bien plus fluide on pourrait avoir l’une des meilleures séries d’espionnage actuellement diffusées.
Note : 5.5/10. En bref, Turn n’est pas une mauvaise série mais elle ne brille pas car elle n’arrive pas à s’offrir un petit lifting.