Après 48 heures de répit, la mobilisation populaire contre un 3e mandat du président Pierre Nkurunziza reprend de plus belle. Pour la première fois depuis le début des manifestations, le 26 avril, plusieurs dizaines de manifestants ont réussi à atteindre lundi 4 mai au matin le centre de la capitale Bujumbura, dont ils étaient tenus éloignés jusque là par l'armée et la police.
Cette dernière, jugée favorable au pouvoir par les manifestants, est rapidement intervenue de manière musclée sur la place de l'Indépendance, dispersant les opposants avec tirs de sommation, grenades assourdissantes et gaz lacrymogènes.
Pendant ce temps, à Musaga, dans le sud de la capitale, des face-à-face tendus ont opposé quelque 200 jeunes du quartier rejoints par des manifestants venus des collines alentour. "Laissez-nous passer!, ont scandé les militants à l'adresse des policiers qui leur faisaient barrage, alors que l'armée - plus neutre mais elle aussi tiraillée entre les deux camps -, tentait de s'interposer pour calmer le jeu.
Barricades à Ngagara et Nyakabiga
Les manifestations ont aussi notamment repris dans les quartiers de Ngagara (nord) et de Nyakabiga (est), dont les entrées étaient bloquées par des barricades élevées par les contestataires. À Cibitoke (nord), 100 à 200 jeunes ont été dispersés par la police, dont un tir tendu de gaz lacrymogène a blessé un manifestant.
Ces heurts éclatent alors que la Cour constitutionnelle doit se prononcer dans les jours à venir sur la validité d'un éventuel 3e mandat du président soprtant, mais ceux qui s'y opposent ont déjà accusé ses juges d'être aux ordres et d'avoir été saisis uniquement pour valider la candidature du chef de l'État.
Source : JeuneAfrique