Une réunion sous haute surveillance, du club Bilderberg au château de Vincennes. Une poignée d’étudiants amis férus d’informatique et d’internet un peu trop curieux qui dérobent une clé USB contenant de mystérieuses informations liées à l’avenir énergétique de notre planète. La poursuite s’engage entre d’un côté, les voleurs qui ne connaissent pas l’ampleur de leur larcin et de l’autre, les volés, de gros méchants avec beaucoup de moyens et de relations hauts placées, et la police qui ne comprend rien à ce qui se passe mais ramasse les cadavres…
Un thriller classique qui s’appuie sur deux éléments véridiques, le club Bilderberg qui est un rassemblement annuel et informel d'environ 130 membres, essentiellement américains et européens dont la plupart sont des personnalités de la diplomatie, des affaires, de la politique et des médias. Ce forum annuel inauguré en mai 1954 à Oosterbeek aux Pays-Bas, lors d'une réunion à l'hôtel Bilderberg (d'où son nom) est au centre de plusieurs controverses du fait de sa non médiatisation et du caractère confidentiel du bilan des conférences ; ainsi que sur les travaux de Nikola Tesla (1856-1943) un scientifique serbe, portant sur l’énergie électrique et son concept d’énergie libre.
Le sujet est intéressant, bien dans la tradition du genre, avec ces thèmes récurrents de complot international, d’hommes de pouvoir se croyant tout permis et régentant la planète dans l’ombre et contre ces Goliath, un ou plusieurs comme ici, petits David plongés par hasard dans de mortels ennuis mais qui contre toute attente, avec un ordinateur portable et un téléphone, vont déjouer les plans de ces fieffés coquins.
Le roman recèle pas mal d’invraisemblances ou de situations factuelles peu crédibles. Les scènes d’action ou de violence ne semblent pas réalistes et la psychologie des personnages est très basique. Je n’ai pas compris ce que venait faire durant quelques pages, le personnage de Mattew ? Ni même, soyons franc, ce qu’il y avait – effectivement - sur la clé USB ! Mais pourtant…
Mais pourtant, le roman n’est pas mauvais ! Certes il m’a paru un peu long sur la fin mais Florent Marotta possède un potentiel certain. Le bouquin est correctement écrit, son écriture nerveuse m’a poussé tout du long (ou presque), le rythme faisant oublier le fond parfois. Je reçois régulièrement des romans d’écrivains en herbe qui profitant de la dématérialisation des livres de nos jours, balancent à tous les vents leurs pauvres écrits. Dans ce royaume d’aveugles trop nombreux, les borgnes sont rares et les écrivains comme Florent Marotta quasiment inespérés.
Au final, un roman objectivement très moyen au regard de la production internationale officielle, il lui faudra resserrer les boulons de son scénario et tremper sa plume dans une encre plus noire, mais un écrivain qui mérite qu’on s’intéresse à son cas et qu’on l’encourage.