SourceLa vie intérieure est une vie incarnée. Quand on vit dans un silence tout d'écoute, le corps résonne. Plus d'identification au corps, et le corps se rempli de félicité, tel une eau insipide infusée par un arôme puissant : encore un paradoxe !Un tantra sur cette félicité qui inonde le corps :Dans les roues du soleil et de la lune(Le sujet et l'objet, l'homme et la femme) fusionnent.Ces deux roues s'unissent intimement,L'une s'ouvre quand l'autre se fermeEt vice-versa.Linga et yoni font jaillir un nectarQuand ils s'unissent.De même, quand le feu (en bas de la colonne vertébrale)Et la lune (située dans la tête) s'unissent,(Le nectar de félicité) se met à couler,Assurément.Si dans la nuitCes deux roues se pressent l'une à l'autre,Une lumière jaillit qui dépasseCe soleil et cette lune.Qui contemple cette splendeur absolueS'éveille à la Lumière en sa plénitude.Par-delà les roues du sujet et de l'objet,Il y a une roue à mille rayons.D'elle naissent le corpsEt le monde....C'est là que réside la félicité universellePour ceux qui pratiquentL'union sacrée.Là, il on gagne à la fois l'indépendance etUne vie pleine....Puis (l'énergie) s'élance à nouveau vers le haut.Dès lors, on accède à l'Immense.Feu et lune à égalité,Le Soi est créé dans le Soi,Par le Soi.La lune est alors enflammée.Elle vient habiter les deux jambes. Le feu fait fondre (la lune),Et aussitôt, son nectar se répand clairement Dans les chevilles, les genoux Et les autres articulations (du corps).Cette Puissance,Allumée par le soleil de la KundaliniEt chauffée encore (et encore),Se met à éjaculerLe monde fait des cinq éléments.On peut faire cette expérienceJusque dans les oreillesEt dans les facultés du corps...Le Tantra de Bhairava : La Pratique de la nuitJean de la Croix décrit la même expérience. La touche divine au centre du corps inonde le corps de béatitude, car le corps est dans l'âme :"Dieu communique à l'âme sa force, sa sagesse, son amour, sa beauté, sa grâce, sa bonté... Comme Dieu est toutes ces choses à la fois, l'âme les goûte en une seule touche qu'il lui fait, et elle en jouit dans toutes ses puissances et sa substance. Parfois même, ce bien dont elle jouit laisse rejaillir sur le corps l'onction de l'Esprit-Saint, et alors la jouissance s'étend à toute la substance sensible, à ses membres, à ses os, à sa moelle, et non d'une manière faible, comme cela arrive ordinairement, mais avec un sentiment de délices profondes et de gloire qu'elle éprouve jusque dans les dernières articulations des pieds et des mains."La Vive flamme d'amour, II, trad. P. Grégoire de st-Joseph.