Spin-off de The Closer : L.A. Enquêtes prioritaires, Major Crimes poursuit son bonhomme de chemin à la télévision américaine depuis déjà trois saisons et débarque seulement maintenant sur France 2. Digne descendante de sa série mère dont elle reprend certains des personnages secondaires, Major Crimes peut tout à fait être suivie sans jamais avoir vu un seul épisode de The Closer : L.A. Enquêtes prioritaires bien que certaines répliques du tout premier épisode notamment s'avèreront plus savoureuses en connaissant les tenants et aboutissants ainsi que les relations liant certains personnages. Les deux séries ont en commun d'ausculter un système policier à la complexité démoniaque et qui montre que le moindre faux pas peut conduire une enquête à la faillite. Ne cherchant pas vraiment à sortir de l'ombre écrasante de The Closer, Major Crimes est dans la continuité et même si le personnage de Brenda Leigh Johnson est très dur à faire oublier, c'est son remplacement par Sharon Raydor qui est le plus gros changement entre les deux séries. Efficace, démontrant un savoir-faire certain dans le genre procedural, la série installe son tempo mezza vocce dès le début et imprime un rythme qui sied bien à ces enquêtes méticuleuses et à ces interrogatoires pointus auxquels sont soumis les suspects. Avec Major Crimes, on ne recherche pas l'originalité à tout crin, c'est le moins que l'on puisse dire car l'installation du personnage principal au commandement de la brigade des Crimes majeurs rappelle l'arrivée de Brenda Leigh Johnson et des difficultés qu'elle avait rencontrées pour s'affranchir du machisme ambiant et des réserves que sa présence à un poste à responsabilités avait soulevées. Passé ce manque de surprises flagrant, on prend plaisir à suivre les enquêtes qui nous sont présentées, car les scénaristes et les comédiens connaissent leur job sur le bout des doigts et cette efficacité participe à la qualité du show. Ce n'est pas une série qui vous fera vous relever la nuit (encore que) mais c'est tout à fait le genre de série doudou que l'on se plait à suivre car on y trouve exactement ce que l'on est venu y chercher. Si Kyra Sedgwick était l'âme de The Closer qu'elle avait imprégné sept ans durant de sa personnalité et de sa fantaisie, le personnage de Sharon Raydor est plus convenu, en tout cas moins excentrique. Un brin austère mais sachant se montrer suffisamment autoritaire pour bien marquer ses prérogatives. Interprétée par une Mary McDonnell des plus convaincantes, elle s'impose immédiatement, car on ne doute ni de sa force tranquille, ni de ses talents d'enquêtrice et de meneuse d'hommes. Sur ces premiers épisodes la série peut se targuer de se concentrer plus sur ses personnages que sur des intrigues pas inintéressantes mais guère passionnantes non plus. Moins axé sur les enquêtes au long cours, Major Crimes tend à faire en creux un instantané du système pénal américain avec notamment l'ambition de Raydor de trouver des arrangements avec les coupables afin d'éviter des procès dispendieux. Bien dialoguée et interprétée, la série ne révolutionne pas les standards du genre mais ravira les amateurs qui à coup sûr y trouveront leur compte.
Crédits: France 2/ TNT