Ces facteurs de risque, partagés par ces 3 grandes maladies chroniques, responsables à elles trois d’environ 1 décès prématuré sur 2, ont fait l’objet d’un grand symposium lors de la Réunion annuelle de l’Association américaine pour la recherche sur le cancer (AACR). L’occasion de rappeler l’importance des facteurs de mode de vie mais aussi d’appeler les chercheurs de différentes spécialités à partager leurs données sur l’impact de ces facteurs de risque aux niveaux tissulaire, cellulaire et moléculaire pour mieux prévenir ces maladies.
» Nous avons tendance à nous spécialiser dans nos recherches et à travailler de notre côté, cependant il y a un certain nombre de facteurs de risque communs à ces 3 grandes maladies « , explique le Dr Tim Byers, directeur adjoint du Centre du cancer de l’université du Colorado.
Obésité, surpoids, le premier fléau : L’obésité est un facteur de risque majeur de cancer : Elle est probablement à l’origine environ 20% des cancers du sein, de l’œsophage, du côlon, du rein, de l’endomètre, du pancréas, de la vésicule biliaire et aux États-Unis. L’OMS a estimé que le surpoids et l’obésité sont devenus aujourd’hui un facteur de risque majeur, responsable de près de 4% de tous les nouveaux cas de cancer (en 2012). Une récente étude publiée dans le Lancet a conclu, de manière indiscutable, à un lien entre un indice de masse corporelle (IMC) élevé et les 10 cancers les plus fréquents. Parmi ses résultats : L’excès de poids serait en cause pour 41% des cas de cancer de l’utérus et 10% ou plus des cancers de la vésicule biliaire, du rein, du foie et du côlon.
De même, le surpoids et l’obésité contribuent au diabète et les maladies cardiovasculaires, responsables de 58% de l’incidence du diabète de type 2 et de 21% des cas de maladie cardiaque ischémique (Source : World Heart Federation). L’obésité entraine un état inflammatoire chronique et une circulation des facteurs de croissance qui ont des effets néfastes sur le cœur et contribuent également au développement du cancer.
Pourquoi ne pas partager les données d’études sur ces différentes pathologies ? L’habitude est d’étudier ces maladies de manière spécifique, de partir de la maladie plutôt que du facteur de risque. L’idée suggérée ici est donc de » partir » de l’obésité (ou de l’IMC), mais aussi des autres facteurs de risque communs au cancer, au diabète et aux maladies cardiovasculaires, comme le tabac, la qualité de l’alimentation, l’activité physique et la consommation d’alcool. Car chaque spécialité médicale recèle de données utiles aux autres spécialités. Pourtant, les chercheurs ont tendance à négliger ou à ignorer des données d’autres spécialités qui pourraient leur être utiles.
Les cytokines fournissent un bon exemple de processus moléculaires communs. Ces petites protéines liées à l’obésité qui peuvent entraîner l’inflammation sont impliquées à la fois dans le cancer et dans les maladies cardiovasculaires. Il s’agit de regarder les processus à l’échelle » du système » global, expliquent les auteurs, et de regarder comment ces facteurs de risque travaillent au niveau moléculaire, cellulaire et tissulaire.
Source: AACR Symposium Shared risk factors lead to diabetes, heart disease and cancer, says major AACR symposium
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