Impossible d’y échapper, Kate Middleton a pondu sa roue de secours. La petite princesse sera reine au cas où son frère George s’avérerait défectueux. C’est la joie, surtout chez les journalistes que ça a l’air de captiver bien plus que le public, à commencer bizarrement par la presse francaise, présente en masse devant la maternité. On se demande bien pourquoi…des restes de royalisme mal assumé parmi les journalistes français ? Enfin bref, j’ai voulu résister, principalement parce que la chose ne bouleverse pas ma vie (quoique, en entendant la nouvelle à la radio hier midi, j’ai repris de la salade de tomates….je ne sais pas, si il y a un psy dans l’assistance, ça a peut être une signification?). Mais bon, je m’amuse suffisamment avec les Royals, il faut bien que je marque le coup. Et comme il y avait très longtemps que je n’avais pas torturé bizarrement l’histoire anglaise, c’est parti avec un top 10 des reines et princesses méconnues, il n’y avait pas la télé à leur époque, c’est injuste. Elles étaient au moins aussi captivantes que la fille de William-and-Kate, les Elizabeth I et II, Victoria ou les raccourcies de Henry VIII. J’ai eu envie de parler de ces reines et princesses outrageusement sous-médiatisées.
10- On commence en douceur, voilà Alice, grande duchesse de Hesse et deuxième fille de Victoria. Bon d’accord, elle fait un peu allemande, comme sa mère, son mari et tout ça…mais elle était aussi copine avec Florence Nightindale, la grande infirmière qui a revolutionné les hôpitaux militaires (elle a eu une idée géniale, et si on y soigner les blessés au lieu d’attendre que ça passe tout seul?). Alice n’a pas hésité à aller s’occuper des soldats lors d’une guerre rigolote dont le nom m’échappe en 1866. Sinon, dans le civil, Alice avait la poisse, elle perd son mari assez tôt (qui en plus était crétin), quand ses enfants ne sont pas hémophiles c’est qu’ils ont bêtement attrapé la diphtérie ou meurent en bas âge, ses descendants se font trucider pendant la révolution russe…bref, une comique, cette Alice.
(Image Wikipedia. Vue qu’elle fait toujours la tronche sur ses photos d’adulte, j’ai préféré un portrait bébé…cela dit, elle n’a pas l’air réjoui non plus).
9-On enchaine avec Aedgifu, rien que son prénom, déjà, c’est remarquable. On sent la fille qui a eu une vie captivante, Aedgifu, ça fait tout de suite plus héroïque que Mauricette par exemple. Cette charmante reine saxonne serait née vers 904, mais on ne sait pas exactement, la presse francaise n’a pas couvert l’événement. Par contre elle est morte en 966, ça semble être certain. Elle a donné toute la mesure de son caractère en temps que reine-mère, pendant les règnes de ses fils Edmund, ce qui est mesquin comme nom, et Aedred (ça, c’est beaucoup plus pimpant). Elle a même été reine-grand-mère, grâce à ses petits-fils Edgar et Aedwig…oui bon, en fait je ne sais pas du tout ce que elle a bien pu faire, mais j’adore les prénoms saxons, il fallait que je la replace.
8-D’ailleurs, puisqu’on parle prénom rigolo (j’ai des tas d’idées originales. Pour une somme modique, je pourrais conseiller William-and-Kate, il paraît qu’ils penchent pour Alice, c’est banal et vu les antécédents, ça me paraît de mauvais augures), on enchaine avec Bertha of Kent, une française visiblement puisque c’est la fille de Charibert de Paris. La petite Bertha épouse Aethelbert en 595, il faut bien s’occuper, et elle convertit tambour battant tout son nouveau royaume au christianisme! On sent qu’avec Bertha, on ne discutait pas.
7-Ygerna n’a pas vraiment été reine, mais c’est tout comme. Elle était mariée avec un certain Gorloi of Tintagel, un pote de Uther Pendragon (le papa de Arthur) et ils jouaient régulièrement à massacrer des ennemis ensembles. Et ben, il aurait mieux fait de rester chez lui, parce qu’ Uther n’était pas sympa. Il décide de séduire la femme de son copain mais ça ne marche pas. Du coup quand Gorloi meurt, Uther demande à Merlin de lui faire la même tête pour que cette myope d’ Ygerna n’y voit que du feu. Et hop, abracadabra, et ça nous donne le petit Arthur, qui fera carrière dans l’ameublement (blague nulle juste pour Marichéri). Quel vicieux ce Uther. Et quelle truffe cette Ygerna!
6- Louisa Maria Thérésa Stuart n’est pas juste une collectionneuse de prénoms en A. C’est la fille de James II ou VII (c’est bien le même, c’est juste que les écossais et les anglais ne le numérotent pas pareil. Ça doit être une histoire d’inflation ou de taux de change ou quelque chose comme ça). Cela dit, elle n’a rien d’exceptionnel, mais elle est d’actualité, puisqu’on parle de naissance royale. Parce que ce qu’il y a de plus remarquable avec Louisa Maria Thérésa, outre son prénom à rallonge, c’est qu’elle a inauguré une charmante coutume à la cour britannique: naître en public, devant des officiels, dont par la suite le ministre de l’intérieur. Des rumeurs courraient que son grand frère James n’était en fait qu’un imposteur substitué au vrai nourrisson royal mort-né, pour faire croire qu’il y avait bien un héritier en état de marche. Avec une naissance spectacle, plus de problème, bienvenue au monde Louisa Maria Thérésa, on fait risette!
5-Pour relever le niveau, passons à Mathilda of Scotland. Contrairement à ce qu’indique son nom, elle a bien été reine d’Angleterre, et même régente. C’était la femmme de Henry II, fils de Guillaume le conquérant. Elle n’avait pas exactement les mêmes convictions religieuses que Bertha, puisqu’elle n’a pas hésité à épouser Henry alors qu’elle était nonne. Ça fait désordre. Mais elle a profité des voyages d’agrément de son mari, occuper à taper sur tout ce qui bougeait pour régner à sa place. Il faut bien que quelqu’un fasse tourner la boutique pendant que monsieur va faire son malin pour épater la galerie à coups de sabre et autres objets contondants.
4-C’est un peu tiré par les cheveux (sport qu’elle pratiquait d’ailleurs couramment) mais je vais recaser Boudicca, la reine des Iceni, une locale. D’accord, elle n’a régné que sur une petite tribu, mais il fallait le faire. On ne peut pas dire que la parité et l’égalité des chances hommes-femmes étaient particulièrement développées au moment de la conquête romaine. Il y avait très peu d’armées, même composée de barbares sanguinaires qui étaient dirigées par une femme! Boudicca avait un caractère probablement charmant, mais légèrement grognon, elle s’est vexée quand les romains ont envahi son territoire, trucidé son mari, et amicalement poussé les survivants Iceni plus loin pour construire Colchester. Pour les narguer et leur montrer qu’elle aussi, elle savait jouer, Boudicca les a fait cramer en détruisant tout sur son passage. Taïaut.
3- Rowena était une gentille petite princesse saxonne qui ne demandait rien à personne, jusqu’a ce que son père Hentist la marie à un autre roi saxon, un certaine Vortigern pour faire la paix. Detail important pour la suite, il avait déjà un fils, style ado boutonneux au caractère revêche et à la mèche grasse. En plus d’avoir une progéniture désagréable, Vortigern n’était pas très futé , il s’allie avec les envahisseurs vikings, mais voilà-t-il pas qu’ils sont fourbes et se retournent contre lui, c’est la pagaille. Du coup, le fils (je ne sais pas si vous suivez, le beau-fils de Rowena donc, ces histoires de famille, c’est épuisant) essaie de piquer la place de son père en profitant du désordre ambiant. Et ben, Rowena l’empoisonne. Bon débarras. On avait une conception de la famille recomposée légèrement vindicative au 5ème siecle. Je précise aussi, pour faire plaisir à ma copine Lady So que le beau-fils empoisonné s’appelait Lord Vortimer. Ça m’a beaucoup plu.
2- on arrive logiquement à Aethelflaed, lady of Mercia. Vous l’aurez compris, c’est la fille du roi Alfred le grand (moins connu que cousin Alexandre. Deuxième blague pour Marichéri) et de la reine Aelwith (j’adore vraiment tous ces prénoms saxons mais je commence à avoir mal à la tête…vous arrivez à suivre vous?). Bref, Aethelflaed est une vraie princesse royale de naissance, mais elle est aussi générale d’armée et ça il faut le faire au neuvième siècle! Elle épouse Ethelred en passant, et repart guerroyer gentiment contre les vickings, à l’assaut! Ethelred meurt bêtement en pleine bataille, probablement pour faire son intéressant, du coup, elle peut gérer son royaume toute seule, tranquillement, continuer à faire la guerre contre tout ce qui bouge, fonder de nouvelles villes (comme Chester) et tenir tête à tous les hommes de son entourage à commencer par son frère qui a aussi un nom à coucher dehors mais ça suffit comme ça.
1-Par pur chauvinisme, j’ai gardé Alienor d’Aquitaine pour la fin. Je ne mesure pas sa notoriété en dehors du Sud-Ouest, où elle est toujours aux premières places des hit parades des célébrités historiques, je ne suis donc pas sûre qu’elle soit vraiment aussi méconnue que ça. Grâce à elle, la moitié des gamines à l’école s’appelle Ellie, diminutif de Eleanor. En effet, comme Guillaume/William, elle souffre d’ un problème d’identités multiples passant de Alionor à Eleanor à Eléonore avec une souplesse remarquable. Elle a eu une vie trépidante, commençant par reine de France, puis reine d’Angleterre apres avoir réussi à caser son deuxième mari Henry Plantagenet sur le trône et donc inauguré une nouvelle dynastie. A eux deux ils possédaient aussi une bonne partie de la France. Alienor, qui n’est pas dans le dessin animé de Disney, on se demande pourquoi, est la maman de Richard cœur de lion. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est elle qui commandait quand il faisait le touriste aux croisades, pas le petit Jean/John (c’est une manie…) qui filait doux aussi devant sa mère. On sent la mère de famille nombreuse qui ne va pas s’en laisser compter par un ou deux gamins capricieux. Non mais.
C’est elle. J’aime beaucoup les gisants, et Wikipedia aussi, puisque j’y ai trouvé la photo.