Qui suis-je? Voilà une question que tout le monde s'est déjà posée. Qu'est-ce qui fait de moi ce que je suis? Est-ce ma langue? Est-ce mon sang? Est-ce ma carte d'identité?
Est-ce mon nom? Est-ce mon intelligence? (...).
Un seul élément peut-il définir un être aussi complexe que l'Homme? Je ne le crois pas et c'est la raison pour laquelle je crois en mon concept de "multi-appartenance".
Si j'aborde cette question dans cet article, c'est aussi pour parler du traitement infligé à l'Homme par certains Etats du monde dont la France. Quand on sait que c'est par fax que le maire de
Carhaix, Christian Troadec (accessoirement conseiller régional auprès du groupe UDB), a su que la maternité et la chirurgie serait fermée, on se rend compte à quel point le "facteur humain" est
considéré d'un point de vue statistique.
J'ai déjà dit que la France ne reconnaissait pas les groupes. Mais j'ajouterai que l'Etat français est à ce point administratif qu'il considère les hommes et les femmes en fonction de fichiers
(état civil). Combien de numéros êtes-vous? Qu'êtes-vous sans votre carte d'identité? Pour l'Etat, pas grand chose! Vous n'êtes pas officiel. De même, les régions administratives
sont "vraies", mais pas le sentiment régional. C'est ainsi que nos livres de géo au collège nous apprennent bêtement que Nantes n'est pas en Bretagne.
Saviez-vous qu'outre Manche, il n'y avait pas de carte d'identité? D'ailleurs, peu de gens font aujourd'hui la différence entre identité et état civil. On ne
devrait pas dire "carte d'identité", mais "carte de citoyen" ou "carte d'état civil". Car votre carte d'identité prouve que vous êtes citoyen d'un Etat (donc que vous jouissez de droits
civiques et de devoirs envers cet Etat), mais n'explique pas qui vous êtes! En l'occurence, je suis citoyen français. Cela veut-il dire
obligatoirement que je me sente français? Si dans mon cas, c'est juste, cela l'est-il absolument pour un immigré qui vient en France uniquement car il ne trouve pas de travail chez lui? A-t-il
envie d'être français ou est-il obligé de l'être pour manger?
Je trouve que notre société se rigidifie parfois un peu trop. Les frontières sont forcément des barrières infranchissables et les découpages
administratifs sont expliqués comme s'ils allaient durer 1000 ans. L'identité n'est pas affaire de cartes. Je suis breton sans qu'il y ait d'Etat breton. Mais à quoi servirait de se revendiquer
breton si on ne reconnait pas de place à une identité bretonne? Reconnaître cette identité ne veut pas dire renier une autre identité.
Un peu plus de souplesse et un peu moins de "fichage" permettrait sans doute d'avoir des relations plus pacifiées. Une conception plus humaine de la géographie permettrait d'éviter un certain
nombre de problèmes. Aujourd'hui, il semblerait que l'Etat soit plus nécessaire que le citoyen... à cogiter!