Quand Freddie Gray a été arrêté à Baltimore le 19 avdril dernier, il était vivant et en bonne santé. Mais arrivé au centre de police, il ne pouvait ni respirer, ni même parler. Que s'est-il passé dans cette ville où la police depuis presque 20 ans s'est peu à peu militarisée?
La vie de Freddie Gray aura durée 25 ans.
Vous avez vu l'incroyable série télé The Wire? C'est à Baltimore que ça se déroule. Ça a été écrit par l'ancien chef de police de l'endroit qui a puisé son histoire sur ses propres expériences. Et The Wire ce n'est pas qu'une seule expérience particulière, ce sont DES expériences. Incroyables et inspirées du vrai.
Cette fois c'est le vrai qui se déroule dans la rue et qu'on voudrait parfois faux. À preuve, la police a déjà travaillée une histoire comme quoi, Gray aurait volontairement voulu se blesser, ce qui lui aurait été fatal. Pour sa colonne vertébrale entre autre.
Ce cas en rappelle un autre. et un autre encore. C'est comme ces tueries dans les écoles toujours aux États-Unis qu'on ne différencie presque plus l'une de l'autre. Ils sont si nombreux ces cas de morts noires par des blancs en pouvoir qu'on se croirait en Afrique du Sud au temps de l'Apartheid.
Peut-on blâmer les gens dans la rue de se sentir impuissant? On entend les blancs qui leur disent de rentrer chez eux, mais Freddie Gray est mort chez lui. Dans un pays qu'il croyait sien. mais comment faire confiance en quoi que ce soit quand ce sera la police qui enquêtera sur elle-même? Elle a déjà proposée sa première déresponsabilisation avec cette histoire de blessure volontaire.
Pendant que les yeux sont tournés sur le feu dans les rues de Baltimore, l'agent d'assurance qui jouait au policier à Tulsa a plaidé en sourdine sa non culpabilité pour avoir tiré fatalement Eric Harris (Un noir tiré par un blanc, faut-il le préciser) dans le dos en pensant le "Taser". On aura pas le temps de s'en enrager aux États-Unis, on a déplacé la rage ailleurs, Au Nord-Est.
La police de Baltimore, la même que l'on encourage à arrêter le plus de gens possible afin d'atteindre des quotas à saveur capitalistes ($ pour les sortir de leur cellule), peine même à expliquer pourquoi Gray se faisait arrêter. On sait que la police et Gray ont eu un contact visuel. que Gray a choisit alors de prendre ses jambes à son cou, et que la police l'a pourchassé, rattrapé puis arrêté. Il avait bien un couteau sur lui, mais en soi, ce n'est pas un crime. Pas au pays du fusil facile. Faut savoir aussi, et ça ce ne sont pas les gens de la rue qui vous le diront, que Gray avait été arrêté 24 fois auparavant. 24 fois. À 25 ans...Victime de harcèlement ou graine de bum? hmmm...
Brian Rice, 41 ans, 18 ans d'expérience, Caesar Goodson, 45 ans, 16 ans d'exp., Alicia White. 29 ans. 5 ans d'exp., William Porter, 25 ans, 3 ans d'exp., Garret Miller, 26 ans, 3 ans d'exp . et Edward Nero, 29 ans. 3 ans d'exp. travaillent caché dans les bureaux depuis. Aux États-Unis, bientôt TOUS les employés de bureau dans les centres de police seront d'anciens cas de potentielles bavures.
Ils affirment tous ne pas avoir brutalisé Gray, toutefois quand il est mort, le médecin a affirmé qu'il portait sur son corps les marques d'un homme extirpé d'un grave accident de voiture.
Possible que Gray ait voulu se tenir debout, sur sa jambe non cassée, (L'autre l'est inexplicablement devenue) et que dans le transport il ait, menotté, plongé d'un mur à l'autre dans la confusion mentale et sous l'emprise de la panique. Possible aussi que le chauffeur, après avoir souffert une journée de travail plus compliquée qu'anticipé, eût aussi choisi de conduire en donnant des coups de volants afin de faire de Gray, le bâton d'une cymbale, derrière.
L'enquête de la police sur la police ne nous dira jamais rien sur ses présomptions.
Les enquêtes de police sur la police ça soulève autant de doutes qu'une équipe sportive qui offrirait sont propre assistant-entraîneur comme arbitres du match. C'est toujours de la bullshit. Le cas de Walter Scott, tout chaud encore lui aussi, en est une autre preuve.
Il faut donc prendre avec un grain de sel les premières révélations qui prétendent qu'aucune force excessive n'ait été utilisée contre Gray. Il est tout de même passé de "tête normale à tête sévèrement accidentée et colonne vertébrale finie.
Il est d'ailleurs fameusement ironique que le nom de la victime évoque la couleur de la nuance entre le noirs et le blanc.
Une nuance absente des rues en ce moment.
La star de la rue a été cette semaine une mère qui est allé chercher son fils dans la rue, refusant qu'il soit associé à ces mouvements de casse et d'affrontements policiers. Ce pauvre ado sera à la fois ostracisé par les siens pour ce cordon ombilical trop apparent. mais peut-il se plaindre de manquer d'amour?
Même mon propre fils n'ab vu que ça et m'a dit en voyant la vidéo "je te donnes la permission de me faire ça un jour, papa".
L'amour de Toya Graham envers son ado transperçait l'écran jusqu'à Montréal.
BaltiNOmore quand même, for God's sake.
Partout aux États-Unis.
Ça prendra plus que des matchs de baseball sans public.
On ne saura rien de ce qui s'est passé à Baltimore. On fera qu'attendre que le brasier s'épuise.
Mais faudra que le gris entre dans leur vie un jour.
C'est beau le gris.