"Durant l'âge du Bronze (de -2200 à -800) puis l'âge du Fer (de -800 à -52), de profondes évolutions touchent tous les aspects de la société : innovations technologiques, refonte des réseaux commerciaux et intensification des échanges, apports démographiques, accroissement de la hiérarchisation sociale, basculement, à partir du VIe siècle dans l'orbite culturelle et économique du monde méditerranéen, émergence de la ville et d'une économie monétaire, mise en place de pouvoirs politiques centralisés…"
Grandir, c'est épuisant.
Je ne parle, bien évidemment pas de ma taille, mais de ce truc incompréhensible qu'on appelle "devenir adulte". Et qui a mon avis est un terme assez galvaudé. Parce que devenir adulte, c'est vieillir.
Grandir, c'est épuisant, parce que ce n'est jamais définitif. Une évolution qui se fait tout au long de notre vie.
Donc pendant cette période d'hibernation, j'ai grandis.
Tout d'abord je suis tombée "amoureuse" trois fois. De façon culturelle. Mais avec tant d'emballement que c'est de l'amour à n'en pas douter.
J'ai découvert la série Community (merci Bibliothèque Vaclav Havel!!!). Un peu à la bourre puisqu'elle est diffusé depuis septembre 2009. La série narre les différents d'un groupe de révision dans un Community College. J'ai eu du mal à mis mettre mais une fois harponnée, c'était fini. Car si Community semble ne pas briller par son synopsis, la série détonne par sa remise en cause constance des codes du genre, des clichés et des "à prioris". Et c'est passionnant.
Mais surtout, il y a Abed.
Abed a été élevé par la télé. Abed comble ses failles sociales par des shémas de séries, de films ou d'animation. Abed joue la jeu sincèrement. Abed est Batman, Han Solo ou n'importe quel autre personnage. Abed, dit en gros et mal affiné, c'est Sheldon en mieux. Il ne se prend pas au sérieux et mais y va franchement quand même. Et ça c'est une putain leçon de vie. Autant comme actrice (pour moi surtout, la reine du stress) que comme personnage. Que celui qui n'a jamais eu envie d'enchanter un peu sa vie comme une série, me balance la première VHS.
"Abed’s a shaman.
You ask him to pass the salt, he gives you a bowl of soup.
Because you know what, soup is better. Abed is better."
Jeff Winger
J'ai aussi découvert Raymond Carver, écrivain et poète américain des années 60 à 80.
Suite à la vue de Birdman de Alejandro Gonzalèz Iñarritu, je suis tombée sur une très belle biographie de Carver, Devenir Carver de Rodolphe Barry (bibliothèque je t'aime). L'auteur semble vraiment s'attacher au style de Carver pour dépeindre sa vie. A savoir, la simplicité de la phrase, pas de fioritures, juste du nerf et du muscle.
J'ai donc commencé à lire les nouvelles de Carver. Ma bibliothèque possède une bonne partie de ces œuvres complètes. C'est un peu dense à lire d'un coup, mais chaque histoire est un petit joyaux.
"J'en ai vu des choses. J'allais chez ma mère pour y passer quelques nuits mais juste en arrivant en haut de l'escalier j'ai jeté un œil et elle était sur le canapé en train d'embrasser un homme. C'était l'été, la porte était ouverte, et la télé couleur allumée."
Raymond Carver, Où sont-ils passés, tous?
œuvres complètes 1, Débutants, Editions de l'olivier
Ce que j'aime chez Carver, c'est que ça n'a pas été facile. Que la postérité est arrivée tard, qu'il y a eu pleins de galère avant et que l'apaisement n'a pas amené la confiance. Je le prend comme un miroir rassurant, comme si il me disait "c'est dur mais ça vaut le coup".
Et depuis mercredi 22 avril, je vis une folle passion pour David Bowie. J'ai été voir l'exposition à la Philarmonie de Paris.
J'ai un peu honte, parce que je ne connaissais vraiment pas David Bowie. Je voyais qui c'était, quelques images mais aucunes de ses chansons ne me venaient spontanément. L'exposition est rudement bien faite. Ce qui est assez agréable c'est qu'on vous file un audioguide à l'entrée et que vous pouvez ainsi profiter tranquillement et à votre rythme de l'exposition sans être gêné par les autres visiteurs.
Hormis le fait que David Bowie soit un monument de la musique (vaste sujet sur lequel je n'ai aucune maîtrise et dont je ne m'étendrai pas) c'est aussi un maître de la création. J'ai adoré sa façon de récupérer ce qui l'entoure, pour le réutiliser. Sa façon se mettre en scène, lui et ses personnages. Son flair pour les collaborations artistiques, par exemple pour ses costumes. Sa façon d'aller à fond dans un truc, toujours en recherche, jamais dans le jugement. Sa façon de jouer sur le genre, l'androgynie, la sexualité. Sa passion pour le mime et tout ce que ça me renvoie comme actrice. Son talent d'acteur. Bref, pour tout ça et bien plus encore, je pense que David Bowie arrive à point d'en ma vie.
Pourquoi?
Parce qu'il remet le curseur "important" sur les choses qui le sont (pour moi) et le reste, on laisse aller. "Vis ta vie comme tu l'entends, fais les choses pour toi, pas pour les autres, et tu as le droit à l'erreur", en gros ce serait ça.
Pourquoi maintenant?
Depuis que je suis petite, il y a toujours cette impression que pour être une fille, il faut faire ci ou ne pas faire ça. Avec des questions comme: est-ce que porter une jupe est un moyen ou non d'affirmer ma féminité? Bref. Ce sont des questions que je me pose depuis longtemps, sans vraiment avoir de réponse. Et parce que de toute part, on te dit un peu ce que tu devrais faire, penser, acheter, porter.
Dernièrement j'ai été un peu déçue par les notes de blog de Diglee. Non pas que son combat soit vain, je suis de tout cœur avec elle. Mais je trouve que l'endroit où elle se place est le mauvais. Je vais essayer de faire clair.
Dans tous mes amoureux que je viens de citer, ce que j'aime chez eux, c'est l'humilité avec laquelle il avance. Ce ne sont à chaque fois que des êtres qui cherchent une façon de s'exprimer qui leur soit propres et qui leur permette de vivre dans la société le mieux possible. Ce n'est pas toujours facile, mais sans haine, ni violence, on peut se faire sa place. Et j'aimais Diglee pour ça, car elle assumait à fond ce qui pouvait faire rire les mesquins. Mais dans son comabt pour le féminisme, elle utilise les mêmes armes que ces détracteurs, l'humiliation par le ridicule, tout en se plaçant quand même en victime, la justification systématique sur tout.
Soyons clair, je ne crois pas au féminisme. Par ce que ça sonne trop "fille contre le reste du monde", et que moi le reste du monde je ne lui veut pas de mal. Et je crois qu'il me le rend plutôt bien. La différence entre un garçon et une fille, à la base, c'est un organe. Et ça devrait se limiter à ça. Après c'est une question d'individus.
Les généralités me rendent malade. Englober des gens ensemble pour une quelconque raison, c'est rarement une bonne idée. Et même très souvent une grosse connerie, en plus d'être très insultant.
Pour résumer, tout ce qui se trouve sur votre carte d'identité (âge, sexe, nom, lieu de naissance, etc) n'est pas ce qui doit vous définir. Ce n'est pas la chose la plus intéressante et vous valez toujours plus en temps que personne, que n'importe quelle généralité qu'on veut bien vous coller sur le dos.
Oui, j'ai grandis.