Photographier un Orage (enfin, les éclairs)

Publié le 02 juin 2008 par Tequila
Oui, parce que vous l'avez deviné seul, le tonnerre, lui c'est rapé. Déjà, en matière de photographie, je me réfère toujours à mon Guide Pratique de la Photo édité par National Geographic. Instructions brèves, mais toujours claires et précises.
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Et j'applique ces instructions... d'un point de vue technique, il s'agit de mettre l'appareil sur un trépied, brancher la télécommande, passer en mode manuel, régler la vitesse d'obturation sur "buLB" (pose longue durée) et l'ouverture comme le dit NG. Point de vue ISO, sur les séries de photos que j'ai faites, ma constante ça a été d'utiliser du 800 ISO pour les éclairs à faible intensité lumineuse, et du 100 pour les autres (je n'irai pas jusqu'à dire que c'était délibéré !).
Le trépied est indispensable, et je pense que la télécommande l'est également: sauf à photographier des éclairs en ville, donc avec des pauses de moins de 20s (ce n'est pas moi, c'est NG qui le dit), laisser le doigt appuyé sur le déclencheur sans faire bouger l'appareil (pas trembler, pas sursauter !) tient du défi. Surtout une heure d'affilée.
On en vient en effet au plus intéressant... déjà, photographier le bon carré de ciel. Globalement, viser large et anticiper le déplacement de l'orage... il faut aussi que ce soit un vrai, gros orage. S'il dure 10 minutes avec 5 éclairs, ne rêvez pas, c'est impossible. Il faut un orage qui dure une ou deux heures, se déplace lentement, avec des éclairs nombreux, certains bien dessinés et d'autres cachés dans les nuages.
Ensuite, pour définir le temps de pause... ma petite régle personnelle, c'est deux éclairs d'ambiance pour un éclair visible, et jamais plus de deux minutes de pose (je compte jusqu'à 120 dans ma tête, ou peut être même à haute voix, j'ai un doute !). Je m'explique: si vous avez un bel éclair bien dessiné sans éclair d'ambiance, vous aurez juste un trait de lumière sur une photo toute noire, sauf à vraiment augmenter le temps de pose (et donc le bruit de l'image).
Vitesse: 62s / Ouverture: F11 / ISO: 100
Si vous avez trop d'éclairs d'ambiance, cela donne juste un ciel violet.
Vitesse: 54s / Ouverture: F10 / ISO: 800
C'est la combinaison des deux qui fait les plus belles photos, le souci étant bien sûr d'évaluer la quantité de lumière que l'appareil a reçu, et ça, c'est surtout une question de chance... aidée par les tatonnements. D'où l'importance que l'orage dure longtemps pour maximiser les opportunités d'avoir une photo réussie :)
Vitesse: 28s / Ouverture: F7.1 / ISO: 800
La photo ci-dessus a été tirée en direction de la ville, d'où la pollution lumineuse orangée...
Vitesse: 101s / Ouverture: F11 / ISO: 100
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Concrètement, mon obturateur reste ouvert quasiment tout le temps de la séance, sauf les brefs instants entre deux photos... c'est évidemment impossible de prévoir quand aura lieu l'éclair suivant, donc c'est la manière la plus sûre de ne pas en rater, même si parfois, quand j'ai fermé l'obturateur juste après un gros éclair, je compte jusqu'à 20 ou 30 avant d'ouvrir à nouveau. C'est d'ailleurs un autre intérêt de compter les secondes; "sentir" le rythme de l'orage. Mais vous l'aurez compris, c'est surtout au petit bonheur la chance que se jouent les bonnes photos !
Pour terminer, je n'ai pas la prétention d'être une pro, et il y a sûrement sur internet des articles plus précis et plus scientifiques que celui-ci ;)