Aujourd’hui, en ce 1er mai, fête du travail, journée dédiée à travers le monde aux travailleurs et aux travailleuses, les syndicats marocains, ont décidé de boycotter les manifestations traditionnelles et de priver ainsi le prolétariat marocain de s’exprimer, de crier haut et fort ses revendications, ses colères et ses espoirs!
Pour des raisons bassement politiciennes syndicats, qui sont tous le bras armés d’un parti politique, ont décidé de transformé cette journée qui est le symbole du syndicalisme et de la lutte ouvrière en “une journée blanche”, sans couleur sans odeur, sans saveur! Bref, la nomenklatura syndicaliste marocaine a décidé, en toute inconscience et surtout en toute illégitimité, de voler aux travailleurs et aux travailleuses de ce pays la seule occasion qu’ils et qu’elles ont de monter leur existence, leur force et leur poids!
En ce 1er mai, où traditionnellement les ouvrières du textile de Casablanca et celle de la zone franche de Tanger, les mineurs de Khouribga et les chauffeurs de taxis de Rabat, les marins-pêcheurs d’Agadir et les fonctionnaires des ministères à travers le royaume, les ouvrières de usines de conserves et celles qui récoltent les fraises ou les oranges, les instituteurs et les infirmières, les employés de banque et les techniciens des divers offices, défilent en toute quiétude, en scandant les slogans qui résument leurs situations et leurs revendications respectives, les cinq ou six gros bonnets qui tirent les ficelles du syndicalisme de ce pays, suivant à la lettre les instructions de leurs vrais mandataires, à savoir les directions des partis politiques, viennent de prendre en otage le peuple travailleur de ce pays et de la bâillonner!
Même au temps les plus sombres des années de plomb, la classe ouvrière marocaine n’avait pas été privée de cette fête : or, voilà que les caciques du syndicalisme décident que ce 1er mai sera celui du silence!
Peut-être ces dirigeants syndicaux avaient-ils peur de ne pas réunir les masses travailleuses qui ne leur font plus confiance?
Peut-être ces dirigeants syndicaux craignaient de se trouver seuls sur des tribunes ou en tête de cortèges désertés par les travailleurs et travailleuses qui ont mieux à faire que d’applaudir des discours vides ou démagogiques !
En ce 1er mai très particulier, nous devons avoir une pensée pour tous les travailleuses et toutes les travailleurs, celles et ceux qui ont la chance d’avoir un salaire, même s’il est bas, même s’il ne leur permet de réaliser les minimums de leurs aspirations!
Mais ayons surtout une pensée à toutes les travailleuses et travailleurs qui vivent au jour le jour, les journaliers, les gardiens de voitures, les femmes de ménage, les vendeurs à la sauvette, les kessal et kessalat de nos hammams, les garçons de café qui ne vivent que des pourboires laissés par la clientèle, des chiffonniers qui fouillent nos poubelles, des prostituées qui font commerce à corps défendant de leur corps, les petits apprentis qui peuplent les’s garages, les petites filles qui s’usent les doigts sur des tapis vendus à prix d’or, sur les vendeuses de pain, de nsemane et matlo3 qui font vivre leur famille!
Toutes ces travailleuses et tous ces travailleurs n(ont pas besoin de vous, Messieurs les syndicalistes : vous ne leur êtes d’aucun secours ni d’aucun apport!
En ce 1er mai si particulier, je suis bien triste pour mon Maroc!