Le Cinéma je le vis avec un grand C.
Je l'ai étudié, écrit, tourné, visionné, incarné, vécu et la rupture n'aura jamais été totale quand j'ai choisi de faire des choix versant dans le familial à l'aube des années 2000.
Ce qui m'a aussi rendu moins tolérant quand je vois des films mal travaillés. Rien ne m'impressionne plus qu'une bonne histoire. Ce qui ne m'empêche pas de m'extasier devant des films comme
Sin City. Mais qui m'éloigne de tout Besson, qui tourne peut-être pas si mal mais écrit comme un ado de 14 ans.Je consomme encore aujourd'hui, depuis 2009 je dirais, beaucoup beaucoup de films. La plupart du temps seul. Et à des moments où je choisi de voyager dans la tête d'un auteur, d'un univers, d'une texture mentale, où je choisis de me prêter pendant 90, 100, 120 ou 160 minutes dans une proposition qui me transportera ailleurs ou me passera 100 pieds au dessus de la tête.
Je plonge avec bonheur dans les univers d'auteurs.
J'aime les histoires.J'aimes les images.
J'aime les idées.
Les trois ensemble ça donne du Cinéma.
Une fois par mois, en ouverture de celui-ci et jusqu'à la fin de l'année, je vous propose 10 films, pas obligatoirement les meilleurs, qui m'ont parlé quand je les ai visionnés. Il est possible que les films semblent concentrés sur des productions d'Amérique, mais étant américain, il ne faudra pas trop m'en tenir rigueur.
Je n'ai aussi pas tout vu quand même...
Voici 10 films des années 40 qui m'ont nourri de manière enrichissante.
(Et principalement concentré en Amérique)
Fantasia. 1940. États-Unis.
Je ne suis pas un fan de musique classique, ni un fan d'animation. Toutefois, ce film est l'exception qui confirme la règle. Walt Disney a demandé au chef d'orchestre Leopold Stokowski de diriger des morceaux classique populaire dans une histoire inspirée de L'Apprenti Sorcier de Goethe. Dans des conditions de consommation de substances illicites, ce film est merveilleux. En tout autre circonstance, c'est aussi un fameux voyage. Mickey Mouse est dessiné de manière plus moderne (avec des paupières entre autre) Impopulaire à sa sortie, il a pris une valeur énorme en 1969, quand Disney l'a resorti en salles et a visé juste en pleine période psychédélique en Amérique.The Naked City. 1948. États-Unis.
Lettre d'amour du producteur Mark Hellinger à la ville de New York, la plupart des scènes ont été tournées sans le consentement ou les permis nécessaires pour le faire. Jules Dassin (père de Joe), a usé de multiples subterfuges afin de cacher ses caméras, incluant quelques jongleurs afin que l'attention des gens de la rue soit attirée ailleurs que là où on filmait. Un jeune Stanley Kubrick y prenait des photos sur le plateau pour le magazine Look! Hellinger est mort avant la fin du tournage et on ne savait trop comment vendre ce film semi-documentaire. On jonglait avec l'idée de tout annuler quand on a rappelé qu'on avait l'obligation par contrat de distribuer en salles. Ce qui fût, à l'étonnement de tous, un vif succès, même couronné de deux Oscars (cinématographie & montage)George Marshall est un bien ordinaire réalisateur mais Alan Ladd et Veronika Lake dans une histoire de meurtre signée Raymond Chandler, c'est du gâteau. Peu de temps après la sortie de ce film, une actrice en devenir du nom d'Elizabeth Short était retrouvée sciée en deux. On la surnommera The Black Dahlia. Contrairement à l'intrigue de ce film, son assassinat ne sera jamais solutionné.
The Maltese Falcon. 1941. États-Unis.
Dans le livre de Dashiell Hammett, Sam Spade fait plus de 6 pieds, un nez recourbé et est blond. PFF! Humphrey Bogart est minuscule, a un gros pif rond et les cheveux bruns foncés. Mais Bogey, Peter Lorre, Mary Astor, Elisha Cook Jr, John & Walter Huston, fameuse équipe. Le massif Sidney Greenstreet et Peter Lorre allait par la suite faire 8 autres films ensemble. L'histoire raconte l'enquête d'un détective dans un cas impliquant trois excentriques crapules, une jolie menteuse et leur quête pour une précieuse statuette. L'âge d'or des histoires de détectives.Ivan Groznyy. 1945. URSS.
L'histoire du terrible archiduc de Moscou en 1547 du point de vue de l'as réalisateur Sergei Eisenstein. Le film a pris trois ans à tourner, en pleine guerre, et montre toute la folie des grandeurs et des ambitions soviétiques. Psychologies tordues, histoires (probablement révisées), politique, religion, art, musique de Prokofiev, sentiment empirique.Casablanca. 1942. États-Unis.
Film sur l'amitié, l'engagement, pendant la seconde guerre mondiale au Maroc au Rick's Cafe, la finesse du scénario de Julius j.Epstein, Philip G. Epstein, Howard Koch et Casey Robinson d'après la pièce Everybody Comes to Rick's de Murray Burnett et Joan Alison évoque l'amour, le patriotisme, le mystère et l'idéalisme avec une intégrité et une honnêteté que l'on retrouve rarement dans les années 40. Bogart et Bergman sont deux étoiles géantes sur grand écran. Le désir dans la résistance n'a pas souvent été aussi belle.Les Enfants du Paradis. 1945. France.
Poésie sur pellicule.Seul réalisateur à continuer de faire des films muets longtemps passé l'arrivée du son, Charles signe ici son tout premier film parlant et quel propos! Tourné alors que les États-Unis ne sont pas encore en guerre et pendant que le monde entier ne sait encore rien du sort qui sera réservé aux juifs par les Nazis, Chaplin fait preuve d'une grande intelligence en condamnant avant l'heure Hitler, Mussolini, le facisme et l'antisémitisme. Chaplin, quand il a appris tout ce qui fût fait aux Juifs, a toutefois regretté avoir fait ce film.
The Third Man. 1949. Angleterre.
Atmosphérique, cinématographiquement parfait, brillamment joué par Joseph Cotten, Alida Valli, Trevor Howard et un fameux Orson Welles, intelligemment scénarisé par Graham Greene au sommet de sa forme et fabuleusement mis en musique par Anton Karas, le film est un véritable bijou tourné par Carol Reed.Citizen Kane. 1941. États-Unis.
La manière de tourner, de présenter l'image, d'éclairer les scènes, de faire la mise en scène, de raconter l'histoire, de diriger de nouveaux visages à l'écran, de pointer du doigt un véreux magnat, tout dans ce film est révolution. Le film des films. Orson a commencé si fort sa carrière au cinéma qu'il n'a jamais pu réaccoter ce chef d'oeuvre.