Agnès Saal, directrice de l'INA avait pourtant fait l'ENA…

Publié le 30 avril 2015 par Gezale

Mme Agnès Saal.

La Ministre de la Culture, Mme Fleur Pèlerin, a demandé à la directrice de l’INA (Institut national de l’audiovisuel) de démissionner illico de ses fonctions. Agnès Saal, nommée il y a un an, dotée de compétences professionnelles non discutables, a été épinglée pour une note de frais annuelle (de taxi notamment) particulièrement excessive.
La directrice de l’INA avait même poussé le bouchon très loin puisque son fils, nanti du numéro de contrat de maman, utilisait ce moyen de transport pratique et rapide, sur le compte des deniers publics. A l’évidence, les chauffeurs de taxi avaient là de bons clients payant rubis sur l’ongle puisque l’argent venait provenait des crédits de l’Etat. Mme Saal a bien proposé de rembourser quelques courses mais le mal étant fait, la seule réparation possible était la démission.
Je suis toujours effaré par l’aisance avec laquelle certains ou certaines agissent au mépris de l’équité et de la moralité les plus élémentaires. Le pire c’est que je ne suis pas certain que Mme Saal, que je connais ni d’Eve ni d’Adam, ait réellement conscience de la nature de ses actes. Trop de hauts fonctionnaires en prennent à leur aise avec les fonds publics, comme certains élus d’ailleurs, habitués à un système facile et pratique. J’en connais qui justifient même ces comportements en assurant que leur mérite est si grand et leur idée d’eux-mêmes si haute que l’Etat leur doit bien cela !
A partir d’un certain niveau d’emploi et d’une certaine ancienneté dans la maison France, qu’il s’agisse de siéger au Parlement, de diriger des établissements publics ou de régner sur telle ou telle administration, l’argent devient un accessoire naturel d’autant moins préoccupant que les salaires ou les indemnités tombent à date fixe et sans douleur apparente. C’est bien pourquoi la Haute autorité pour la transparence de la vie publique débusque depuis quelques mois les élus de tous bords très laxistes voire menteurs sur leurs déclarations de patrimoine. En fait, ils mentaient depuis longtemps mais on n’en savait rien. Comme ce député UMP, l’un des plus acharnés contre la fraude dite «sociale», alors que lui-même avait des comptes à l’étranger et trompait le fisc à tour de bras. Faites ce que je dis…
Mais le gouvernement a beaucoup appris de l’affaire Cahuzac. S’il a fallu trois mois au Président de la République pour inciter son ministre du budget à quitter ses fonctions, ceux qui ont été dans des situations scabreuses, ensuite, n’ont pas fait de vieux os. Fleur Pèlerin a réagi avec la promptitude adaptée et attendue par les citoyens. A la bonne heure.