De l’intervention légère mais invasive en esthétique, jusqu’au système nerveux central? Ce voyage du Botox® ou toxine botulique (de sérotype A) est pour la première fois révélé par cette étude de l’Université de Queensland. Ces conclusions, présentées dans le Journal of Neuroscience, révèlent aussi une nouvelle voie biologique empruntée aussi par certains virus.
Une partie de la toxine plus connue pour sa capacité à lisser les rides est ainsi transportée par nos nerfs vers le système nerveux central, montre ici le Professeur Frédéric Meunier qui rappelle aussi son usage depuis des décennies pour traiter diverses conditions et à des fins cosmétiques.
Une découverte qu’il qualifie d’ » inquiétante, compte tenu de l’extrême puissance de la toxine » mais dont cet effet indésirable n’a pas encore entraîné de rapport de cas. Cependant la découverte de la manière dont la toxine, très active, se déplace vers le système nerveux central est essentielle car la même voie est aussi celle détournée par d’autres agents pathogènes tels que les virus du Nil occidental ou de la rage.
Mieux comprendre cette voie biologique pourrait ainsi permettre de développer de nouveaux traitements. L’équipe montre en effet que la plupart de la toxine est transportée vers une décharge cellulaire destinée à être dégradée, cependant des molécules simples de toxine botulique parviennent à s’échapper et à se déplacer à grande vitesse à travers nos nerfs et à intoxiquer les cellules voisines…
Source: The Journal of Neuroscience 15 April 2015, 35(15): 6179-6194; doi:10.1523/JNEUROSCI.3757-14.2015 Control of Autophagosome Axonal Retrograde Flux by Presynaptic Activity Unveiled Using Botulinum Neurotoxin Type A
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