Réincarnations (T1)

Chronique : « Réincarnations (T1) »

scénario de Corbeyran, dessin de Horne, couleurs de Simon Champelovier,

Public conseillé : Adultes / Adolescents

Style : Aventure fantastique
Paru aux éditions Delcourt, le 22 avril 2015, 14.50 euros
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L’Histoire

Londres, XIIIe siècle. Le moine Francis Bacon va être arrêté pour ses écrits licencieux. Il confie à un novice son dernier carnet avant d’être emmené par la milice…
Paris, de nos jours, Jasira Malher (Jazz pour les intimes), fête son diplôme en “Histoire des Sciences”. En pleine soirée arrosée, Gretchen Jenkins lui propose un poste au salaire indécent, au nom de l’étrange Fondation Kendall.
Quelques jours plus tard dans le nord de Londres, une chapelle romane est mise au jour. Le professeur Jerry Mac Avoy, qui dirige l’équipe de chercheurs, découvre une petite boite en bois dissimulée dans le mur de l’édifice. Aussitôt, Clifford Kendall envoie un certain Valvert négocier l’achat de l’artefact. Mais Avoy n’est pas disposé à s’en séparer. Dans la nuit, le précieux et mystérieux objet est volé…
Sur Paris, un homme aborde Jazz pour lui remettre la photographie d’une inconnue. Après une recherche rapide sur le web, elle découvre que cette femme est morte dans un accident de voiture…

Ce que j’en pense

Éric Corbeyran, scénariste expérimenté de nombreuses séries à succès (“Imago Mundi”, “Asphodèle”, “Le chant des Stryges”, “Le Régulateur”, “Le Réseau Bombyce”…) se lance dans une nouvelle série mêlant ésotérisme et science. Surfant sur le postulat que la réincarnation est une réalité scientifique que notre science commence à entrevoir (comme le laisse supposer le texte d’introduction du chercheur Achile Baraquelaire), il pose un épisode de mise-en-place parfaitement maîtrisé.
Faisant monter (très) lentement la tension, Corbeyran expose un évènement ancien (l’arrestation du fameux et ténébreux Francis Bacon et son précieux carnet) avant de revenir dans notre présent.
Quel est le rapport entre ses deux événements si lointains ? Ce carnet du XXIIe siècle et une fondation mystérieuse, détenue par un milliardaire qui dépense sa fortune dans l’acquisition d’artefacts ?

Le récit, typé thriller, se construit patiemment où chaque pièce du puzzle se met en place. Pour l’instant, l’enjeu dramatique est un peu faible (une menace qui s’essouffle assez vite) mais les personnages principaux (la charismatique Jazz et le mystérieux Kendall, sans oublier Valvert ou Grentchen) m’ont tenu en alerte.
En évitant d’en dire trop, sachez que l’album se clôt sur un gros “cliffhanger” qui relance l’intérêt et promet un changement de rythme et d’axe.

Coté dessin, le trait classique et lisse de Horne fait le boulot. Même si l’expressivité n’est pas toujours parfaite, la composition dynamique, très cinématographique (grandes cases panoramiques), rehaussée par la mise en couleur détaillée (lumières et modelés) de Simon Champelovier dynamise le récit.

Pour résumer, Corbeyran pose les fondations d’une nouvelle série de Thriller. Mélangeant habillement ésotérisme et postulat scientifique, ils nous offre un premier tome un peu lent, mais intriguant. Servi par le dessin ultra classique de Horne, il laisse un goût d’en revenez-y, c’est bon signe, non ?