La peinture de style troubadour est une peinture historique anecdotique qui emprunte à la peinture hollandaise du XVIIe siècle ses moyens techniques : son faire lisse, sa description minutieuse des détails qui font illusion, son rendu des tissus mais aussi son caractère intimiste des scènes familières.
La redécouverte de la civilisation médiévale est l’une des curiosités intellectuelles du début du XIXe siècle. Artistes et écrivains rejettent le rationalisme néo-antique de la Révolution et se tournent vers un passé chrétien glorieux. Paradoxalement ces peintres du passé ignorent les primitifs de la peinture française. Napoléon lui-même ne dédaigne pas ce courant : il prend comme emblème le semis d’abeilles d’or retrouvé sur la tombe du roi mérovingien Childéric Ier, et se voit bien en continuateur de la royauté française. Une sorte de reconnaissance officielle du Moyen Âge est d'ailleurs opérée avec la cérémonie du sacre de l'empereur. Reprenant l’usage des rois de France (mais à Paris), Napoléon reprend à son profit les usages royaux.
Valentine de Milan pleurant la mort de son époux
Le premier tableau troubadour est présenté au Salon de 1802, sous le Consulat. C’est une œuvre de Fleury-Richard (élève de David), Valentine de Milan pleurant la mort de son époux. Ce tableau a un énorme succès en raison de son sujet émouvant. David voyant le tableau se serait écrié : « Ca ne ressemble à personne, c’est aussi nouveau d’effet que de couleur ; la figure est charmante et pleine d’expression, et ce rideau vert jeté devant cette fenêtre fait une illusion complète ». La peinture de style troubadour naît ainsi dans l'atelier de David. Elle garde le style néoclassique du maître et son souci du détail archéologique mais ses thèmes ne reprennent plus ceux de l'Antiquité mais des sujets du Moyen Âge et de la Renaissance.
Le romantisme et la Révolution de 1848 sonnèrent le glas de cette peinture.
D'après Wikipédia