Logé dans la belle maison Massé datant de 1858, le seul musée européen consacré à la magie et à l’illusion fait face au château royal de Blois. Il rassemble essentiellement les souvenirs de Jean-Eugène Robert-Houdin, le père de la prestidigitation et de l’illusion modernes.
Jean-Baptiste, qui éprouve une passion pour l’art de la manipulation des cartes, souhaitait depuis longtemps visiter ce musée. Ce fut un plaisir de partager avec lui cette journée de détente.
Evidemment, il n’y est pas question de dévoiler les secrets des illusionnistes. Et ce parti-pris anti-spoiler est un peu frustrant. Mais mettre les pieds quelques instants dans le monde du trompe l’œil, des illusions d’optique et de la science de l’escamotage est très amusant. Surtout lorsqu’on pense aux formes modernes de l’illusionnisme, qui trouvent toujours autant les faveurs du public : le mentalisme, les tours de passe-passe en close-up, les magiciens modernes qui ne font que remettre au goût du jour les trouvailles de Robert-Houdin.
Car le cœur de l’exposition est l’œuvre multiforme de Robert-Houdin (1805 – 1871), natif de Blois. Alors que son père le destinait à la profession de notaire, il devient un habile horloger, invente des automates, introduit l’électricité dans ses représentations – il a ainsi inventé l’appareil à comptabiliser les touches des escrimeurs et le taximètre - invente des appareils destinés aux ophtalmologistes (car il était lui-même atteint d’une cataracte ...), la lévitation (la suspension étheréenne). Il est le vrai maître de la magie blanche et ses soirées fantastiques remportent un franc succès dès 1845.
Parmi ses successeurs les plus célèbres, l’américain d’origine hongroise Harry Houdini (1874 – 1926) – qui choisit son nom de scène en référence à Robert-Houdin – José Garcimore, David Copperfield ou Gérard Majax. Le moment le plus excitant de ce parcours jalonné de surprises est une de ses créations : l’hallucinoscope. Une marche à l’aveuglette parmi des obstacles effrayants (un pont de singe à segments disjoints, un tapis volant, une scie circulaire, des serpents..). En prime, un spectacle vivant d’une demi-heure offert aux visiteurs, mais que nous avons scratché au bénéfice de la visite approfondie des principales créations de Robert-Houdin.
Jean-Baptiste en a profité pour nous faire quelques tours de cartes …