En résumé. La France d'après guerre se met d'accord sur un contrat social implicite. Prospérité contre homme "producteur" (= machine). L'élite technocratique organise l'économie, de manière taylorienne, le peuple participe à la prospérité ainsi créée. Mais on lui donne un travail d'exécution, sans intérêt. Notre crise viendrait de là. Le management actuel trouve que cet "homme machine" n'est pas efficace, et veut s'en débarrasser. Or, c'est l'homme qui crée, sans lui il n'y a plus rien. On a tué la poule aux œufs d'or.
Le ver n'était-il pas dans le fruit dès de Gaulle ? On parlait alors des "conditions" qui font de l'homme un nazi (voir les travaux d'Hannah Arendt). Il s'agissait de ne pas les reproduire. Et si l'opinion qui avait prévalu était celle d'un peuple dangereux et veule qu'il fallait endormir ? Pain et jeux ? On lui donnait une petite maison, un petit travail... et il ne votait pas soviétique ? (Cf. l'analyse de Bourdieu.) Voilà une explication à 2 paradoxes ?
- Le cycle grève / avantages supplémentaires. Comme le disent Eric Minnaert ou Christian Kozar (exemple de la RATP), le mécontentement qui cause la grève ne porte pas sur des conditions matérielles. C'est une demande de plus de responsabilités. Or, il se peut que le gouvernement, imaginant un peuple d'animaux, prenne peur au moindre grognement, et cherche à l'étouffer par des concessions !
- Nos syndicats. Ils semblent décalés par rapport aux aspirations du peuple, ils sont faibles, et pourtant le gouvernement les prend au sérieux. (Cf. Sociologie des syndicats.) Et s'ils représentaient rien ce qu'attendaient d'eux le gouvernement : la voix d'un peuple de sans-culottes ?
C'est cette structure qui est perçue de l'extérieur ? Elle nous donne l'image d'un système clientéliste pour paresseux ? Et c'est à cela que le libéral veut mettre un terme, en punissant le Français ?