Chronique réalisée par Nath
:star: Les Ferrailleurs Tome 1 : Le Château de Edward Carey
Nombre de pages : 453
Editeur : Grasset
Date de sortie : 11 Mars 2015
Collection : Littérature étrangère
Langue : Français
ISBN-10: 2246811856
ISBN-13: 9 782246 811855
Prix Editeur : 22€
Disponible sur Liseuse : OUISon résumé :
Au milieu d’un océan de détritus composé de tous les rebuts de Londres, la demeure des Ferrayor abrite. Le Château, gigantesque puzzle architectural, abrite cette étrange famille depuis des générations. Selon la tradition, chacun de ses membres, à sa naissance, se voit attribuer un objet particulier, qui le suivra toute sa vie. Clod, notre jeune héros, a un don singulier : il est capable d’entendre parler les objets…Tout commence le jour où la poignée de porte appartenant à Tante Rosamud disparaît. Les murmures se font de plus en plus insistants. Dehors, une terrible tempête menace. Et voici qu’une jeune orpheline se présente à la porte du Château…
Mon avis :
Le Château est le premier tome de la trilogie Les Ferrailleurs écrite et illustrée par Edward Carey. La couverte de ce roman m’a tout de suite plu, elle plonge directement dans l’univers particulier du livre.
Deux récits qui se recoupent
Clod Ferrayor est un jeune homme de 15 ans et demi qui est en pleine période de transition. En effet, il devra bientôt porter un pantalon (une jeune homme porte un short jusqu’à son mariage) et se marier avec une de ses cousines éloignées qui a été choisie pour lui le jour de sa naissance : c’est un rite de passage vers l’âge adulte. Comme on peut le voir, la famille Ferrayor est assez étrange et ne se mélange pas à la société, allant jusqu’à faire des mariages au sein même de la famille, et ça depuis des générations. De plus, chaque membre de la famille se voit attribuer un objet dès sa naissance. Dans le cas de Clod, ce sera une bonde du nom de James Henry Hayward. Mais Clod n’est pas un Ferrayor comme les autres, il est capable d’entendre parler les objets mais il est aussi malade depuis sa naissance et n’a pas beaucoup d’amis au sein de sa famille. Le seul ami qu’il a est Tummis Ferrayor, un jeune homme qui collectionne les « animaux » ou plutôt les insectes : cafards, fourmis et autres insectes peu ragoutants. Et qui, bien qu’il ai 16 ans porte toujours un short et n’a aucune épouse de choisie pour lui. L’histoire commence avec la disparition d’une poignée de porte, objet de naissance de leur tante Rosamud. Clod fera, par la suite, connaissance avec Lucy Pennant, une servante peu commune qui vient à peine d’arriver.
Lucy Pennant est une jeune fille vivant dans un orphelinat. Un jour, elle est emmenée dans le château des Ferrayor après qu’on lui ai dit qu’elle avait du sang Ferrayor dans ses veines. Cela fait donc d’elle une impure qui doit être au service des Ferrayor dits purs. Une fois arrivée là-bas, elle se rendra compte que la vie n’est pas du tout comme elle se l’imaginait. Dès son arrivée, on lui montre une boîte d’allumettes, qui deviendra son objet personnel. Mais cette boîte sera gardée sous clé et elle n’aura la possibilité de la toucher et le voir qu’une seule fois par semaine. Elle perd son nom pour être appelée Ferrayor comme toutes les autres jeunes filles vivant dans cette maison en tant que servantes. Cela a pour but de lui faire oublier qui elle est vraiment pour ne devenir qu’une Ferrayor, une fille qui nettoie la maison et rien de plus. Lucy se révèlera être une jeune fille assez rebelle qui n’entrera pas dans le moule des autres Ferrayor. Sa rencontre avec Clod Ferrayor changera la donne et lui donnera un espoir de pouvoir s’en sortir.
Des illustrations qui donnent le ton
Edward Carey nous offre un large panel d’illustrations faites de sa main et représentant tous les personnages, ou presque, rencontrés durant la lecture. A chaque nouveau chapitre, une nouvelle illustration nous est proposée. Celles-ci nous sont proposées sous forme de photo portrait en noir et blanc. Elles sont, la plupart austères et dans le ton de l’ouvrage. Chaque personnage est représenté avec son objet de naissance, objet qui ne le quitte jamais. Les personnages ont l’air pâle, limite maladifs, avec des cernes très prononcées sous les yeux.
De plus, au début et à la fin du livre, nous deux illustrations du château nous sont fournies. On peut donc bien se représenter les lieux : la demeure du dessus avec tous les Ferrayor de sang pur et la demeure du dessous, où vivent les serviteurs Ferrayor. Ces illustrations sont très détaillées et nous permettent d’en savoir plus sur l’agencement des salles et autres couloirs.
Une critique de la société sur fond de conte fantastique
Sous fond de conte fantastique, l’auteur nous propose une critique de la société anglaise au 19ème siècle. En effet, l’histoire se passe en 1875 dans un château situé au dessus de la plus grande décharge du pays. Les Ferrayor sont les rois qui règnent sur la décharges et ont toute une flopée de Ferrayor (leur nom usuel, ils ont tous le même et ne sont pas considérés comme des personnes) à leur service. Toute personne qui ne respecte pas les quelques règles mises au point par leurs aïeuls est déchargée du château.
De plus, celui-ci est construit au sommet de la décharge, il arrive donc que pendant les tempêtes et autres dégâts la maison subisse des dommages. Ou bien, les des objets entrent dans la maison par des fenêtres cassées ou autres. En effet, le château tombe en ruine et a beaucoup de difficultés à tenir début : cela relève du miracle. Au moins une fois par semaine, chaque personne doit aller dans la décharge pour trouver de nouveaux objets à ramener au château, que se soit pour de nouveaux objets de naissance ou pour « embellir » la maison. Mais il faut faire attention car une fois dans la décharge il est très facile de se perdre ou encore de tombe dans des trous d’ordures et donc avoir peu de chances de survie.
Il faut aussi préciser qu’il est impossible d’entrer ou de sortir de cette maison : toutes fenêtres et portes étant fermées pour ne pas laisser les ordures entrer dans le château. Cependant, un train conduit par le patriarche du château part tous les matins et revient tous les soirs pour les Ferrayor purs qui travaillent en ville.
Il existe aussi tout un tas d’inégalités entre les Ferrayor d’en dessus et ceux d’en bas. Ceux d’en dessous perdent toute personnalité et vivent sous terre. Si la demeure se fait submerger par des dégâts, ceux-ci doivent rester dans leurs quartiers et se laisser submerger. Ou encore, ils ne mangent que des restent peu ragoutants pour le diners ainsi qu’une substance étrange qui leurs fait perdre leur personnalité. Et, ils ne voient jamais la lueur du jour sauf quand ils vont dans la décharge récupérer des objets.
Il se passe aussi une multitude d’événements étranges comme les Rassemblements d’objets qui se liguent contre les humains et bien d’autres phénomènes étranges encore.
En conclusion, je dirais que c’est un excellent premier tome sous forme de conte fantastique. Les personnages attachants (en regrettera cependant, une infantilisation des personnages qui paraissent plus jeunes qu’ils ne le sont même si ça fait partie de l’univers) et l’atmosphère particulière rendent l’intrigue très intéressante. De plus, le final plus qu’explosif nous donne envie de savoir la suite au plus vite ! Je pense que le deuxième tome nous réservera bien des surprises !