Chupa Chups, la sucette sphérique inventée en 1958 et logotypée par Salvatore Dali a, depuis longtemps, réussi sa sortie de l'univers des confiseries enfantines en inventant une " Chupa attitude " inter-générationnelle. Depuis quinze ans, elle accroche farouchement les ados et leurs ainés des fameuses générations Y et Z. Comment ?
De la proximité mais pas " relou "
Le produit s'étant constitué une notoriété sans égal avec des présentoirs et de la pub TV, le passage du nouveau siècle nécessitait de revoir la connivence spécifique que la " Chupa " nourrit avec les jeunes adultes. Cela passa, comme pour d'autres confiseries, par le sponsoring massif de la musique " live " et une présence événementielle. La sucette était un accessoire de sortie " décontractée " comme l'est la cigarette qu'elle remplace socialement. Mais, le sucre ayant à son tour une image sensible, dès 2008, avec le soutien de l'agence DDB, la marque positionna un produit " mini ". Plus " responsable ", cette Chupa Mini nécessitait de reconquérir les post-ados sur un terrain moins convenu.
De la nostalgie qui pique aux couleurs façon Twilight
De 2008 à 2011, Chupa Chups envahit l'univers de la poupée Cindy et de Action Man, jouets cultes des années 80. Parallèlement, la Chupa Mini évolue en version kipik (qui pique) qui fait " grimacer de plaisir ". Sans infantiliser, mais avec les codes de la nostalgie comme la série " robot chicken ", le produit propose une forme de rébellion raisonnable. Hyper-primé, cet univers s'use et, en 2012, la Chupa s'accoquine avec la série Twilight pour coller aux baskets de ces ados bizarres, plus sérieux que cyniques. Enfin, depuis 2014, ce sont les colorants non-agressifs qui font la loi dans les bouches : la Chupa barbouille les langues et transforme le geste de rébellion popularisé par Albert Einstein en élément de surprise.