Les programmes d'accélération StartupBootCamp dédiés à la « FinTech » sont en pleine expansion géographique : avant un passage à Paris (auquel je participerai), une première fournée de startups a été sélectionnée il y a quelques jours pour rejoindre son chapitre singapourien. L'une d'elle a particulièrement retenu mon attention.
Retenue aux côtés de 9 autres lauréates parmi plus de 300 propositions reçues, Otonomos bénéficiera d'un menu classique dans son genre, comprenant un financement, à hauteur de 17 900 USD, un hébergement pour 4 mois, un mentorat de haute qualité et un accès privilégié à des investisseurs et autres partenaires potentiels. Son idée ? Créer un système de gestion P2P (« de pair à pair ») des actions d'entreprises, basé sur un mécanisme de « blockchain » similaire à celui de la monnaie bitcoin.
Tandis que la cryptodevise continue à inspirer des doutes quant à sa viabilité et sa pérennité, la technologie sur laquelle elle s'appuie suscite l'émergence une multitude d'usages nouveaux. Dans le cas présent, il 'agirait tout simplement d'enregistrer les parts de sociétés dans le registre global que représente la fameuse « blockchain ». Comme dans le cas d'une monnaie, son caractère distribué en fait en effet un support fiable et (réputé) inviolable d'archivage de transactions de toutes sortes sur les actions.
En pratique, le site d'Otonomos permet à quiconque de créer gratuitement une entité juridique légale, basée à Singapour, en remplissant un questionnaire en ligne. Dès lors, les parts de cette structure sont accessibles à leur(s) détenteur(s) par l'intermédiaire d'une adresse cryptographique et d'une paire de clés (privée + publique), comme un quelconque porte-monnaie bitcoin. Petite incertitude, la description succincte du service ne permet pas de savoir s'il repose sur une implémentation propriétaire ou sur la « blockchain » bitcoin (qui a l'avantage d'être largement éprouvée).
La valeur ajoutée de ce système réside principalement dans la facilité avec laquelle elle permet de gérer les mouvements de titres, un peu comme si ceux-ci étaient portés sur un marché public dès le premier jour. Entrée d'investisseurs, rémunération des collaborateurs en capital, campagnes de financement participatif ou, plus prosaïquement, transferts entre actionnaires, toute les opérations deviennent aussi simples qu'un paiement en ligne. Il reste à voir quelle sera la réaction des régulateurs face à une telle perspective…